La Syrie connaît une recrudescence de la violence depuis la chute de l’ex-président Bachar al-Assad, renversé le 8 décembre après plus de 13 ans de guerre civile. Vendredi, un massacre a secoué les régions de Lattaquié et Tartous, où les forces de sécurité syriennes auraient exécuté 162 civils alaouites, selon une ONG.
Une répression sanglante après une attaque contre les forces de sécurité
Les affrontements ont éclaté dans le nord-ouest du pays après qu’un groupe de fidèles d’Assad a mené une attaque meurtrière contre les forces de sécurité à Jablé, dans la nuit de jeudi à vendredi. En représailles, les nouvelles autorités ont déployé d’importants renforts, lançant des opérations de ratissage dans la région, notamment à Qardaha, bastion historique du clan Assad.
D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les violences ont fait au total 231 morts depuis jeudi, dont 50 membres des forces de sécurité et 45 combattants pro-Assad. Un couvre-feu a été instauré à Lattaquié et Tartous jusqu’à samedi afin de contenir l’escalade des tensions.
Des vidéos choquantes circulent, le régime minimise
Des vidéos diffusées par des militants et des ONG montrent des scènes d’exécutions sommaires : des civils abattus dans la cour de leur maison, des hommes contraints de ramper avant d’être tués à bout portant. L’AFP n’a pas pu authentifier ces images de manière indépendante.
Le ministère syrien de l’Intérieur a reconnu des « exactions isolées » commises par des groupes incontrôlés, en réaction à l’assassinat de policiers par des hommes restés fidèles à l’ancien régime. Il assure que des mesures sont prises pour mettre fin à ces violences.
Un pays au bord d’un nouveau chaos
Analystes et observateurs s’inquiètent d’une escalade incontrôlable. « C’est une bombe à retardement, chaque camp se sent menacé et se considère comme une cible », alerte Aron Lund, expert en politique syrienne.
L’ONU a exprimé sa « profonde inquiétude », appelant à la retenue. La communauté internationale, dont la Russie, la Turquie et l’Arabie saoudite, exhorte les nouvelles autorités syriennes à éviter un bain de sang.
Alors que les forces pro-régime continuent de perdre du terrain, la Syrie semble s’enfoncer dans un nouveau cycle de violences, entre vengeance, instabilité et recomposition du pouvoir.
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