Naïma Samih : une étoile s’éteint, une légende demeure

Le Maroc pleure l’une de ses plus grandes icônes de la chanson. Naïma Samih, artiste au timbre unique et à l’émotion inégalable, s’est éteinte le samedi 8 mars à l’âge de 73 ans, après une longue lutte contre la maladie. Son décès marque la fin d’une époque, celle d’une musique marocaine profonde, authentique et empreinte d’une sensibilité rare.

L’annonce de sa disparition a été faite par le Syndicat professionnel pour la protection et le soutien des artistes, qui a exprimé sa « profonde affliction » face à cette perte incommensurable. Dans un message empreint d’émotion, le syndicat a adressé ses condoléances à la famille de la défunte ainsi qu’à ses nombreux admirateurs, rendant hommage à une artiste dont l’empreinte restera à jamais gravée dans la mémoire musicale marocaine.

Une carrière jalonnée de succès

Née en 1954 dans le quartier populaire de Derb Sultan à Casablanca, Naïma Samih a su conquérir le cœur du public dès les années 1970. Son talent exceptionnel et sa voix chaude et poignante lui ont permis de s’imposer comme l’une des figures incontournables de la chanson marocaine. Elle incarnait la mélodie et la poésie à travers des interprétations marquées par une sincérité touchante.

Parmi ses titres les plus emblématiques, « Yaak A Jarhi » demeure une référence intemporelle, un chef-d’œuvre d’émotion qui traverse les générations. D’autres succès comme « Jari Ya Jari », « Amri Lillah », « Ala Ghafla » ou encore « Ghab Aalayya Lhilal » témoignent de la richesse de son répertoire et de son impact profond sur la musique arabe.

Une voix unique portée par de grands maîtres

Naïma Samih n’était pas qu’une simple interprète, elle était une âme musicale. Son talent a su séduire les plus grands compositeurs et paroliers de son époque. Elle a collaboré avec des figures de renom telles qu’Abdelkader Rachdi, Mohamed Benabdesselam, Abdellah Issami, Ali Haddani et Abdelwahab Doukkali, qui ont tous contribué à l’épanouissement de son art et à l’édification de son héritage musical inestimable.

Son départ de la scène en 2007 a laissé un vide immense dans le paysage musical marocain. Pourtant, sa voix continue de résonner dans le cœur de ses admirateurs, qui trouvent en ses chansons un refuge d’émotions et de nostalgie. Elle symbolisait cette époque où la musique marocaine rayonnait avec élégance et authenticité.

Un hommage éternel

Naïma Samih s’en est allée, mais son héritage demeure vivant. Elle laisse derrière elle un patrimoine musical précieux, une empreinte indélébile qui continue d’inspirer et d’émouvoir. Le Maroc perd une étoile, mais son éclat ne s’éteindra jamais.

Puisse son âme reposer en paix, et que sa musique continue de bercer les cœurs de ceux qui l’aimaient tant.

Par Salma Semmar