L’Organisation de la coopération islamique (OCI) a officiellement adopté, samedi, le plan arabe pour la reconstruction de la bande de Gaza, un projet initié par l’Égypte et validé plus tôt par la Ligue arabe au Caire. Cette initiative vise à rebâtir le territoire palestinien dévasté par quinze mois de conflit entre Israël et le Hamas, tout en garantissant le maintien de ses 2,4 millions d’habitants.
Les ministres des Affaires étrangères des 57 pays membres de l’OCI, réunis depuis vendredi à Jeddah, en Arabie saoudite, ont approuvé ce plan qui prévoit une réponse rapide à la crise humanitaire et une reconstruction des infrastructures essentielles de Gaza. Un communiqué publié samedi matin a souligné l’importance de l’implication de la communauté internationale et des institutions de financement régionales et internationales pour soutenir ce projet.
Une Réponse au Projet Controversé de Donald Trump
Cette initiative intervient en réaction à une proposition controversée du président américain, Donald Trump, qui envisageait de déplacer la population de Gaza vers l’Égypte et la Jordanie pour transformer le territoire en une « Riviera du Moyen-Orient ». Cette suggestion a suscité un rejet unanime de la part des pays arabes et musulmans, qui dénoncent une tentative d’expulsion forcée des Palestiniens de leur terre.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a souligné que le plan adopté est désormais « un projet arabo-islamique » et qu’il sera présenté à d’autres puissances internationales telles que l’Union européenne, la Russie, la Chine et le Japon, afin d’élargir le soutien au projet et de garantir son financement.
Un Fonds International en Préparation
Lors du sommet du Caire, les dirigeants arabes ont annoncé la création d’un fonds destiné à financer la reconstruction de Gaza. Ce fonds vise à mobiliser des ressources financières pour reconstruire les logements, les infrastructures et les services de base détruits par le conflit.
Toutefois, ce plan a été critiqué par les États-Unis et rejeté par Israël. L’envoyé de Donald Trump au Moyen-Orient, Steve Witkoff, a déclaré que cette initiative « ne répond pas aux attentes » de Washington, bien qu’il ait reconnu un « premier pas de bonne foi » de la part de l’Égypte.
Un Signal Fort d’Unité du Monde Musulman
L’adoption du plan de reconstruction de Gaza par l’OCI marque un tournant diplomatique et symbolique. Selon Umar Karim, spécialiste de l’Arabie saoudite à l’université de Birmingham, cette réunion de Jeddah démontre une unité sans précédent au sein du monde musulman contre les tentatives d’exode forcé des Palestiniens.
Par ailleurs, cette session ministérielle a également acté la réintégration de la Syrie au sein de l’OCI. Suspendue depuis 2012 à la suite de la répression menée par l’ancien président Bachar al-Assad, la Syrie retrouve aujourd’hui sa place dans l’organisation après un changement de pouvoir en décembre dernier. Damas a salué ce retour comme « un pas important vers la réintégration de la Syrie au sein des communautés régionale et internationale en tant qu’État libre et juste ».
Avec cette décision, l’OCI renforce son rôle en tant qu’acteur clé dans la défense des causes arabes et musulmanes, tout en affirmant sa position face aux pressions internationales. La mise en œuvre du plan de reconstruction de Gaza représente désormais un enjeu diplomatique majeur, dont la concrétisation dépendra du soutien effectif de la communauté internationale.
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