Las d’attendre dans le désespoir et le dénuement, en plein froid glacial et sous des tentes, un an et demi après le séisme qui a ravagé le Haouz, les sinistrés, confrontés à des solutions inexistantes et des demandes restées sans réponse, ont décidé de passer à la vitesse supérieure en marchant sur Marrakech.
Un appel à une grande manifestation nationale de soutien, prévue pour le 20 avril, a été lancé par une coordination d’associations de la région, avec le soutien de nombreuses autres organisations et partenaires ayant participé aux opérations de secours lors de ce séisme meurtrier. Ce drame, qui a causé plus de 3 000 morts et laissé des centaines de milliers de sans-abri, continue d’impacter durement les survivants, dont les témoignages poignants finissent par se banaliser.
Une part importante des sinistrés n’a toujours pas pu bénéficier des subventions et aides de l’État pour reconstruire leurs maisons détruites et récupérer une partie de leur bétail. Privés de ressources, ils survivent grâce à la charité et face à l’oubli des autorités locales.
Plongés dans la précarité, confrontés à la rudesse du climat, été comme hiver, nombre de ces oubliés vivent encore sous des tentes, sans accès à l’éducation pour leurs enfants, avec des femmes accouchant dans des conditions indignes, privées d’infrastructures médicales et du strict minimum en matière d’hygiène. Mais surtout, ils vivent sans espoir.
Face au labyrinthe administratif, leur voix n’est plus entendue, sauf dans les médias et auprès des associations locales. Après une manifestation infructueuse devant le Parlement, ils ont choisi de porter leur détresse à Marrakech, ville symbole du tourisme marocain, dans l’espoir de faire bouger les lignes en perturbant l’activité économique et en forçant les autorités à réagir.
Par Jalil Nouri
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