Samedi, la bande de Gaza a été secouée par de nouvelles frappes israéliennes qui ont coûté la vie à neuf Palestiniens, dont des journalistes et des humanitaires, à Beit Lahia, dans le nord du territoire. Cet événement tragique, survenu malgré l’accord de cessez-le-feu en vigueur depuis le 19 janvier, met en lumière le non-respect flagrant par Israël de cette trêve fragile, instaurée après quinze mois d’un conflit dévastateur. La Défense civile locale a rapporté que les victimes, parmi lesquelles des reporters et des membres de l’organisation caritative Al-Khair, ont été tuées alors que l’artillerie israélienne pilonnait la zone.
Le Hamas n’a pas tardé à réagir, dénonçant une « violation flagrante » de l’accord conclu pour mettre fin aux hostilités déclenchées par son attaque sans précédent contre Israël le 7 octobre 2023. Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile, les frappes ont visé un groupe clairement identifiable comme non militaire, notamment des journalistes utilisant un drone pour filmer une table de Ramadan. Cette accusation est renforcée par le Syndicat des journalistes palestiniens, qui a pointé un « ciblage systématique » des professionnels des médias par l’armée israélienne, qualifiant ces actes de « crimes de guerre » et de violations des Conventions de Genève.
L’armée israélienne, de son côté, a justifié ses opérations en affirmant avoir ciblé « deux terroristes opérant un drone » et un véhicule transportant d’autres individus venus le récupérer. Pourtant, ces frappes, les plus meurtrières depuis le début de la trêve, soulignent un mépris évident des engagements pris, fragilisant davantage un cessez-le-feu déjà vacillant. Hazem Qassem, porte-parole du Hamas, a évoqué un « horrible massacre », tandis que Reporters sans frontières rappelle que plus de 140 journalistes ont péri sous les bombardements israéliens depuis octobre 2023.
Ces événements surviennent dans un contexte tendu, alors que des négociations indirectes à Doha, menées par l’Égypte, le Qatar et les États-Unis, tentent de préserver la trêve. Vendredi, le Hamas a proposé la libération d’un otage israélo-américain et la restitution de corps en échange de prisonniers palestiniens, un geste rejeté par le bureau de Benjamin Netanyahu comme une « manipulation ». Pendant ce temps, les États-Unis, soutiens d’Israël, maintiennent la pression sur le Hamas, tandis que Netanyahu réunit ses ministres ce samedi soir pour décider des prochaines étapes.
Ce regain de violence met en péril les espoirs de paix et expose une fois de plus la population de Gaza à un conflit sans fin. Depuis le début de la guerre, l’offensive israélienne a fait plus de 48 543 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, tandis que l’attaque initiale du 7 octobre a tué 1 218 personnes côté israélien. Avec 58 otages encore retenus à Gaza, dont 34 déclarés morts, la situation reste explosive, et le non-respect de la trêve par Israël ne fait qu’attiser les flammes.
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