À Rabat, les propriétaires et exploitants de hammams traditionnels haussent le ton pour réclamer la réouverture de leurs établissements, fermés depuis plusieurs mois en raison des restrictions sur l’eau potable. Cette mesure, qui ne concerne plus que la capitale, est jugée injuste par les professionnels du secteur, surtout après les récentes précipitations qui ont inondé le royaume et amélioré les réserves hydriques.
Les fortes pluies qui se sont abattues sur le Maroc ces dernières semaines ont permis de renflouer les barrages du pays de manière significative. Selon la Fédération nationale des associations des propriétaires et exploitants de hammams traditionnels et de douches, citée par le quotidien Al Akhbar, le stock des barrages a augmenté de plus d’un milliard et demi de mètres cubes, atteignant un taux de remplissage supérieur à 34 %. Le barrage Bouregreg, qui alimente la région de Rabat, affiche quant à lui un taux de remplissage dépassant les 50 %. Pour les professionnels, ces chiffres prouvent que la crise de l’eau s’est atténuée, rendant la fermeture des hammams injustifiée.
Le secteur des hammams à Rabat traverse une crise sans précédent. Les propriétaires, qui subissent d’importantes pertes financières, se disent asphyxiés par cette fermeture prolongée. Certains risquent l’expulsion de leurs locaux, tandis que d’autres font face à des poursuites judiciaires pour des dettes accumulées. « Il est temps d’ouvrir les hammams, surtout avec les pluies qui ont inondé le royaume et rempli les barrages », s’indignent les professionnels, qui appellent le wali de Rabat à lever cette mesure de restriction. Ils soulignent que le secteur a trop souffert de cet arrêt prolongé, menaçant des milliers d’emplois et un patrimoine culturel ancré dans les traditions marocaines.
Les exploitants déplorent également une disparité dans l’application des mesures. Alors que les hammams ont rouvert dans d’autres villes du royaume, y compris dans les localités voisines comme Salé, Témara et Kénitra, Rabat reste la seule ville où la fermeture est maintenue. Cette décision découle d’une circulaire du ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, qui avait demandé aux walis et gouverneurs de rationner l’eau potable face à la sécheresse, entraînant la fermeture des hammams et des stations de lavage de voitures. Aujourd’hui, avec l’amélioration des ressources en eau, les professionnels estiment que cette mesure n’a plus lieu d’être et demandent des actions urgentes pour relancer leurs activités et sauver leur secteur.
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