L’opinion publique sait pertinemment que le président de la Fédération Royale Marocaine de Football, véritable patron du football national, connu pour sa passion et son attention minutieuse aux moindres détails, est un homme averti et fin connaisseur de la discipline. Il assiste à tous les matchs de l’équipe nationale. Mais ce que l’on ignore, c’est s’il échange réellement avec son sélectionneur national. Car quelque chose ne tourne plus rond chez les Lions de l’Atlas.
Les dernières prestations de la sélection nationale, bien que ponctuées de deux victoires, ont laissé les Marocains sur leur faim, entre déception et frustration. On en vient presque à penser que le sélectionneur aurait lui-même besoin… d’un coach.
L’incompréhension règne : une équipe composée de talents incontestables qui oscille entre éclats et performances médiocres, des choix souvent déroutants de la part d’un entraîneur visiblement isolé sur son banc de touche, éloigné d’un adjoint figuratif, dont les interventions médiatiques, maladroites et suffisantes, irritent davantage qu’elles n’éclairent.
Face à cette situation qui se répète et joue sur les nerfs de 40 millions de Marocains, le président de la Fédération affiche pourtant un visage serein, voire satisfait. Mais jusqu’à quand ?
Que se passera-t-il si, à la moindre contre-performance lors des prochaines rencontres, la vox populi exige la tête du sélectionneur ? Faudra-t-il attendre une élimination pour agir ?
Depuis la sortie ratée lors de la dernière Coupe d’Afrique, Walid Regragui peine à stabiliser une équipe et à redonner confiance à un public en quête de clarté, de cohérence et de rêve africain. Il serait temps qu’il revoie sa doctrine de jeu, car la CAN de décembre approche à grands pas, et tout un pays espère un sacre historique.
Faouzi Lakjâa prendra-t-il le risque, pour son avenir comme pour celui de la sélection, de s’enfermer dans les certitudes incertaines de Regragui, lui qui n’est pourtant pas réputé pour l’imprudence ?
Par Jalil Nouri