Dans un contexte de mutation économique rapide que connaît le continent africain, les relations entre le Maroc et le Nigéria prennent une nouvelle dimension. La signature récente d’un mémorandum d’entente entre le patronat marocain (CGEM) et l’État d’Ogun, au Nigéria, marque une étape majeure dans la consolidation de leurs liens économiques. Ce partenariat cible des secteurs clés : agriculture, industrie, énergie et infrastructures, avec pour objectif de dynamiser les investissements croisés et de renforcer l’intégration régionale.
Pour l’analyste économique Ali El Ghanbouri, cet accord positionne le Maroc comme un acteur économique majeur en Afrique de l’Ouest, en lui offrant un accès privilégié au plus grand marché du continent. En contrepartie, l’État d’Ogun, pôle industriel nigérian, pourrait bénéficier de l’expertise marocaine, notamment dans les domaines de l’automobile, des énergies renouvelables ou encore du phosphate.
Ce partenariat s’inscrit dans la vision du Roi Mohammed VI de renforcer la coopération Sud-Sud, et fait écho à des projets d’envergure comme celui du gazoduc Maroc-Nigéria, en cours de développement. En diversifiant les domaines de coopération — au-delà de l’énergie, vers l’agriculture, l’éducation et la formation — cette nouvelle entente ouvre la voie à une relation plus inclusive et durable.
Toutefois, le chemin vers la concrétisation de ces ambitions reste semé d’embûches. Obstacles bureaucratiques, faiblesses logistiques, défis sécuritaires au Nigéria ou encore disparités culturelles pourraient ralentir la mise en œuvre. La concurrence régionale avec des pays comme le Ghana ou la Côte d’Ivoire représente également un défi de taille.
Malgré cela, la volonté politique et la complémentarité économique entre Rabat et Lagos laissent entrevoir une alliance porteuse d’avenir pour l’Afrique.
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