Les cours ont été suspendus et les commerces ont fermé leurs portes lundi après-midi dans la délégation de Mazzouna, gouvernorat de Sidi Bouzid à l’ouest de la Tunisie, suite à la tragédie qui a coûté la vie à trois étudiants après l’effondrement d’un mur délabré d’un lycée, dont les habitants avaient demandé la rénovation il y a quelques semaines.
Un climat de tension et de colère règne dans la ville où des manifestants ont brûlé des pneus, bloqué une route principale et vandalisé un véhicule administratif à coups de pierres.
Selon des témoins aux abords du lycée « Ibn Hazm » à Mazzouna, une partie du mur d’enceinte vétuste de l’établissement s’est effondrée sous l’effet de vents violents lundi.
Trois lycéens âgés de 18 à 19 ans ont perdu la vie dans ce tragique accident, tandis que deux autres ont été blessés et transportés à l’hôpital pour recevoir des soins. Tous se préparaient aux examens du baccalauréat qui doivent se tenir dans quelques semaines.
Des médias locaux ont rapporté l’existence de plaintes antérieures concernant l’état de ce mur menaçant ruine, construit dans les années 1980, qui s’est finalement effondré aujourd’hui en raison du retard des travaux de rénovation.
Les habitants sont particulièrement indignés car des responsables gouvernementaux, dont le ministre de l’Éducation, avaient récemment visité la région pour inspecter certaines installations, mais les autorités locales n’ont entrepris aucune réparation dans l’établissement par la suite.
Les manifestants dénoncent également la dégradation des services publics à Mazzouna et le grand vide institutionnel dans la région.
Le syndicat de l’enseignement en Tunisie affirme que de nombreux établissements d’enseignement public dans le pays nécessitent des réparations urgentes et des travaux de rénovation.
Un incident similaire survenu en décembre 2023, lorsqu’une partie d’un ancien mur entourant la ville de Kairouan s’est effondrée, avait causé la mort de trois ouvriers et blessé plusieurs autres. Cet accident avait été suivi du limogeage de plusieurs responsables gouvernementaux.