Dans une nouvelle escalade de la guerre commerciale sino-américaine, la Chine a enclenché une mesure aux conséquences potentiellement dévastatrices : le gel progressif de ses exportations de terres rares, comme l’a révélé le New York Times. Ce choix stratégique vise directement plusieurs secteurs industriels clés des États-Unis, dans un contexte de tensions économiques croissantes.
Les terres rares, bien que leur nom puisse prêter à confusion, ne sont pas réellement rares. Ce sont 17 éléments chimiques difficiles à extraire et à traiter, en raison de leur impact environnemental. Cruciaux pour la fabrication d’aimants ultra-puissants, de semi-conducteurs, de batteries de véhicules électriques, de missiles militaires, d’équipements pour l’intelligence artificielle et même d’ampoules LED, ces métaux sont parmi les plus convoités de l’économie moderne.
Or, la Chine détient un quasi-monopole mondial, assurant plus de 99 % de la production des terres rares lourdes et 90 % des aimants qui en découlent. Cette domination n’est pas nouvelle : depuis les années 1980, la concurrence chinoise bon marché a progressivement fait disparaître les filières américaines. Malgré les 439 millions de dollars investis par les États-Unis depuis 2020 pour relancer une chaîne d’approvisionnement nationale d’ici 2027, le fossé avec la Chine reste immense.
L’impact est double : sur le plan économique, plusieurs industries stratégiques risquent d’être paralysées. Sur le plan géopolitique, la sécurité nationale américaine pourrait être compromise, notamment en matière d’armement et de technologies sensibles.
En parallèle, Pékin a également ordonné l’arrêt des livraisons d’avions Boeing, portant un coup dur au principal exportateur américain. La Chine montre ainsi sa capacité à frapper vite, fort et de manière ciblée, sur des points névralgiques de l’économie et de la puissance américaine.
.