La police judiciaire de Rabat a auditionné le conseiller communal Farouk Mehdaoui, élu sous la bannière de la Fédération de la Gauche Démocratique, à la suite de deux plaintes déposées contre lui par le directeur des services de la commune, en sa qualité de président de la commission de supervision des examens de compétence professionnelle, ainsi que par la commune de Rabat représentée par sa maire, Fathia El Moudni.
Ces plaintes interviennent après une intervention controversée de Mehdaoui lors de la session extraordinaire du Conseil de la ville tenue le 12 décembre 2024. Le conseiller y avait formulé des accusations directes, évoquant des « irrégularités légales, procédurales et éthiques » dans l’organisation des examens professionnels, appelant à l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante et transparente.
Farouk Mehdaoui affirme que les plaintes l’accusent de « diffamation et dénonciation calomnieuse », des chefs d’accusation qu’il rejette en bloc. Il y voit une tentative de museler le débat public et un « indice inquiétant de la dégradation de la démocratie locale », pointant du doigt une volonté de certains acteurs de recourir à la justice pour faire taire les voix critiques au lieu d’instaurer un débat institutionnel sur la transparence administrative.
L’élu a également révélé qu’il est convoqué une nouvelle fois par la police judiciaire ce vendredi, pour être entendu dans le cadre de deux autres plaintes, dont les auteurs n’ont pas encore été dévoilés.
De son côté, la maire de Rabat, Fathia El Moudni, a affirmé que la commune ne pouvait rester silencieuse face à des déclarations graves remettant en cause, sans éléments probants, la crédibilité de ses institutions. Elle a tenu à rappeler que tous les examens de compétence professionnelle ont été organisés dans le respect strict des lois en vigueur, sous le contrôle de commissions spécialisées et dans une logique de transparence et d’égalité des chances. Mme El Moudni a également souligné qu’elle a toujours œuvré dans un esprit de clarté et de collaboration avec l’ensemble des membres de son bureau et les élus représentant les citoyens de Rabat. Ouverte aux critiques constructives et aux divergences d’opinion, elle refuse toutefois les accusations infondées qui risquent de jeter le discrédit sur l’action municipale et de perturber le bon fonctionnement de la commune.