Un rapport alarmant publié le 17 avril par la Foundation for Defense of Democracies (FDD), un influent think tank américain, met en lumière l’implication croissante de l’Iran dans le conflit du Sahara. Selon ce document, Téhéran, avec l’appui logistique du Hezbollah libanais et la complicité présumée de son ambassade à Alger, aurait livré des armes sophistiquées au Polisario, notamment des missiles sol-air SAM-9, SAM-11 et Strela. Une stratégie de déstabilisation régionale qui inquiète au plus haut point les experts sécuritaires.
Derrière ce soutien militaire se dessine une volonté claire de l’Iran d’élargir sa sphère d’influence à l’Afrique du Nord, après s’être imposé au Levant et dans la Corne de l’Afrique. Le Maroc, reconnu comme un pilier de la stabilité régionale, devient ainsi une cible stratégique dans une guerre d’influence menée par procuration. Le rapport souligne que les méthodes utilisées rappellent celles vues ailleurs : utilisation de groupes armés locaux, encadrement par le Hezbollah, et facilitation logistique via les représentations diplomatiques iraniennes.
La tension monte également sur le plan diplomatique. Les auteurs du rapport appellent les États-Unis à renforcer leur appui à la souveraineté marocaine en accélérant l’ouverture d’un consulat à Dakhla. Ils exhortent également l’administration Trump à classer le Polisario parmi les organisations terroristes étrangères, au vu de ses attaques contre des civils marocains, de ses connexions avec des réseaux jihadistes, et de son enrôlement de mineurs dans les camps de Tindouf.
Le document revient notamment sur l’attaque à la roquette du 6 novembre 2024 à Mahbès, perpétrée lors de la commémoration de la Marche Verte, ainsi que sur le parcours d’Adnan Abou Walid al-Sahraoui, ancien membre du Polisario devenu émir de l’État islamique au Sahel, abattu par les forces françaises. Il cite également une ONG genevoise qui dénonce l’endoctrinement et la militarisation d’enfants dans les camps contrôlés par le front séparatiste.
Ce rapport confirme la transformation du dossier saharien en enjeu géopolitique majeur, à la croisée des tensions régionales et des rivalités internationales. Il met aussi en lumière l’urgence pour la communauté internationale de s’engager davantage en faveur d’une solution politique, basée sur l’initiative marocaine d’autonomie, largement soutenue par Washington et de nombreux pays.
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