Le vent tourne pour certains hauts responsables et hommes d’affaires marocains. L’Office des Changes, bras armé de l’État en matière de contrôle des mouvements de capitaux, vient de lancer une vaste opération de traque contre ceux qui, en toute illégalité, ont transféré et dissimulé d’importantes fortunes à l’étranger. Parmi les cibles : des responsables marocains, dont plusieurs binationaux, qui auraient acquis des biens immobiliers et ouvert des comptes bancaires hors du royaume sans les déclarer, en totale infraction avec la réglementation en vigueur.
Selon des révélations du quotidien Assabah, l’enquête a été déclenchée à la suite d’affaires liées au trafic de monnaies virtuelles, principalement le bitcoin. Des individus déjà mis en cause ont fourni des noms de complices, dont plusieurs figures bien connues du monde des affaires et de la haute administration. Pour brouiller les pistes, ces derniers auraient utilisé leurs identités étrangères, modifiant noms et prénoms afin de contourner les contrôles.
Mais c’était sans compter sur la ténacité de l’Office des Changes, qui bénéficie désormais de la coopération active des autorités financières européennes. Grâce à l’accord multilatéral d’échange automatique de renseignements, les enquêteurs ont pu identifier dix Marocains soupçonnés d’avoir investi des milliards à travers des entreprises-écrans dans les bourses d’Europe, du Canada ou encore des pays du Golfe.
Face à l’ampleur des sommes en jeu et à la gravité des faits, les mis en cause pourraient être interdits de quitter le territoire marocain. Certains seraient déjà dans l’angoisse, craignant une descente imminente de la justice. Un climat de panique commence à s’installer dans les cercles aisés : les riches fraudeurs, jusque-là convaincus de leur impunité, tremblent.
Le message est clair : l’Office des Changes ne lâchera rien. Dans cette guerre contre la fraude, il s’appuiera sur la transparence internationale et la coopération multilatérale pour faire tomber tous ceux qui ont cru pouvoir échapper aux radars.
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