Le projet stratégique de gazoduc reliant le Nigeria au Maroc à travers l’océan Atlantique franchit une nouvelle étape décisive. Leïla Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, a annoncé devant le Parlement, lundi 21 avril, la finalisation des études de faisabilité, d’ingénierie et de conception préliminaire de ce mégaprojet panafricain.
Actuellement, les équipes techniques s’emploient à mener des études de terrain et d’impact environnemental et social, en parallèle au lancement d’appels à manifestation d’intérêt pour l’extension du réseau gazier marocain vers Dakhla, futur point de connexion avec l’infrastructure.
Ce projet colossal, pensé en trois phases, avance également sur le segment impliquant le Sénégal, la Mauritanie et le Maroc, après plusieurs réunions ministérielles avec les pays de la CEDEAO. L’enjeu est de taille : il s’agit de faire du Maroc un hub énergétique régional, reliant l’Europe, l’Afrique de l’Ouest et le bassin atlantique.
Mais cette ambition se heurte à des critiques internes. La ministre a été vivement interpellée par les députés, notamment sur le coût élevé des carburants au Maroc, malgré la baisse des prix internationaux. Le député Mustafa Ibrahimi a également soulevé les défaillances de la station Noor 3 à Ouarzazate et un manque de coordination gouvernementale sur le dossier de l’hydrogène vert.
En réponse, Leïla Benali a souligné la montée en puissance de la production électrique, atteignant 12 GW dont 5,5 GW issus des énergies renouvelables, et une hausse de la part verte à 45 % en 2025 contre 37 % en 2021. Elle a aussi évoqué un investissement de 27 milliards de dirhams pour le renforcement du réseau électrique entre 2025 et 2030, ciblant notamment le monde rural, toujours affecté par des coupures non planifiées, souvent dues à des branchements illégaux.
Ce projet structurant, s’il est mené avec rigueur, pourrait consacrer le Maroc comme pays-pivot énergétique africain, au croisement des continents et des enjeux climatiques du XXIe siècle.
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Faudra surtout et d’abord garantir la sécurité dans la région. Et comme certaines puissances jouent la carte de Boko Haram au Nigeria, de la guerre en RD Congo et des groupes jihadistes dans le Sahel et que l’Algérie souffle sur les braises et menace d’envoyer son armée au Mali, vu les déboires grandissants des mercenaires du Polisario, il y a de quoi s’inquiéter !