C’est une avancée majeure pour le sport-roi en Afrique, et un tournant diplomatique inattendu. Un accord historique signé entre la Confédération africaine de football (CAF) et Royal Air Maroc (RAM) contraint désormais l’Algérie à rouvrir son espace aérien au Maroc, après plus de deux ans de fermeture unilatérale sur fond de tensions politiques.
L’initiative, saluée comme un jalon de coopération continentale, stipule que RAM devient le transporteur officiel exclusif de toutes les compétitions organisées par la CAF. Cela implique que les 54 fédérations membres, y compris l’Algérie, doivent garantir la libre circulation des vols de RAM, chargés de transporter délégations, officiels, joueurs et supporters. À défaut, des sanctions lourdes sont envisagées, allant de l’exclusion des tournois à la perte de revenus issus des droits télévisés.
Ce partenariat, qualifié de « moment historique » par le président de la CAF Patrice Motsepe, vise à renforcer l’intégration continentale par le sport. Il s’inscrit dans la vision ambitieuse portée par le roi Mohammed VI, qui voit dans le football un vecteur de diplomatie et de rapprochement interafricain.
La signature de l’accord intervient alors que le Maroc s’apprête à accueillir la CAN, avec en fer de lance le stade Hassan II de Casablanca, en cours de finalisation, et qui affichera une capacité inédite de 115 000 places, faisant de lui l’un des cinq plus grands stades au monde.
Du côté de RAM, son président Abdelhamid Addou a dévoilé un plan d’accessibilité panafricain : tarifs réduits, vols directs vers les grandes villes africaines, et conditions favorables pour les diasporas africaines vivant en Europe, aux Amériques ou au Moyen-Orient.
Au-delà du ballon rond, c’est toute une diplomatie aérienne et sportive qui redessine les lignes de fracture. Et pour l’Algérie, le football impose ce que la politique refusait : rouvrir le ciel.
.