Et si le Maroc franchissait un cap historique dans sa politique sociale en augmentant les allocations familiales à 500 dirhams par enfant, contre 300 dirhams actuellement ? C’est en tout cas l’une des principales revendications portées par l’Union Marocaine du Travail (UMT) lors du lancement, mardi à Rabat, de la nouvelle session du dialogue social d’avril 2024, en présence du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et de plusieurs ministres clés.
Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’UMT, a plaidé pour une revalorisation significative des prestations familiales, insistant sur la nécessité de traiter tous les enfants d’une même famille de façon équitable, sans réduction des montants à partir du quatrième ou cinquième enfant, comme c’est actuellement le cas. Pour le syndicat, l’universalisation et l’équité des allocations familiales constituent une réponse concrète aux pressions économiques que subissent les foyers marocains.
Derrière cette demande se cache une question de justice sociale et une stratégie de soutien direct aux ménages. Une hausse à 500 dirhams par enfant représenterait un souffle important pour les classes moyennes et les familles précaires, notamment dans un contexte de flambée des prix et de recul du pouvoir d’achat.
Parallèlement à cette proposition, l’UMT a également mis sur la table la revendication d’une augmentation générale des salaires, de la revalorisation des pensions de retraite, ainsi qu’une révision à la baisse de la fiscalité sur les salaires, jugée trop lourde (jusqu’à 37 %). Ces mesures, selon Moukharik, sont « justes et légitimes », car elles répondent à une urgence sociale réelle.
En réponse, le Chef du gouvernement a exprimé sa volonté d’examiner les demandes, notamment dans les secteurs de la santé et des collectivités territoriales, tout en demandant un délai pour étudier les autres points. L’exécutif a rappelé les avancées actées, comme l’augmentation générale de 1 000 dirhams pour les fonctionnaires, la baisse de l’impôt sur le revenu, et la revalorisation du SMIG et du SMAG de 10 %.
Mais une question reste en suspens : le Maroc osera-t-il élargir et améliorer le système d’allocations familiales pour le rendre plus équitable, plus inclusif et plus adapté aux réalités actuelles ? Si la CNSS adoptait ce changement, cela marquerait une véritable rupture dans la politique sociale du pays, et renforcerait le lien entre l’État et les citoyens les plus vulnérables.
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