L’on ne savait pas que les Marocains étaient allergiques aux bonnes actions, les BA, quand ce sont des immigrés qui en bénéficient dans notre pays avec l’argent du peuple.
Le transfert anodin d’une immigrée très malade, nécessitant des soins urgents et en situation irrégulière, transportée par un avion mis à sa disposition par les autorités marocaines, a suscité une vive colère et une polémique inattendue sur les réseaux.
En un mot, les internautes, unanimes, se disent révoltés par cette opération de sauvetage de la vie d’une Subsaharienne, un privilège dont un Marocain dans le même cas aurait été privé. Dans un humour qui ne passe pas, un citoyen est allé jusqu’à affirmer avec ironie et exagération que les immigrés illégaux sont transférés par avion, et les nationaux à dos d’âne dans les montagnes, dans un cercueil une fois morts, faute de soins. Le mal et l’incompréhension sont là, et la politique de l’État est désignée du doigt pour un fait grave qui n’en est pas un, et un favoritisme non plus.
Rarement une telle réaction à un geste humanitaire aura fait couler autant d’encre dans un pays pourtant accueillant et connu pour ses élans solidaires en Afrique et ailleurs, et qui ne pratique aucune discrimination au détriment de ses citoyens.
L’opération de sauvetage de cette femme subsaharienne n’est pas unique, puisqu’il arrive souvent, en cas de besoin, en fonction des cas et des situations, et en tenant compte des disponibilités, que des femmes prêtes à l’accouchement et des malades ne pouvant supporter des déplacements longs et épuisants soient évacués par les hélicoptères du ministère de la Santé ou de la Gendarmerie.
Le débat pourrait se clore ainsi, mais certains ont voulu le politiser pour en faire une affaire d’État. C’est bien dommage pour l’image de tous après un fait qui n’est, somme toute, qu’une tempête dans un verre d’eau.
Par Jalil Nouri