Le Royaume s’apprête à édifier, dans le port de Casablanca, une zone de construction sur une superficie de 231 hectares, réservée à l’entretien, la réparation, mais également à la construction de navires commerciaux, pour devenir le premier opérateur en Afrique et se hisser à une place honorable dans le classement mondial.
Le gouvernement a accordé une enveloppe de 330 millions de dollars à ce projet ambitieux qui fera du pays un concurrent direct de l’Espagne dans ce domaine et ambitionne de livrer près de 100 grands navires à des clients à l’horizon 2040.
Les industriels espagnols spécialisés dans la construction navale analysent cette nouvelle donne avec la crainte de voir leur business s’effondrer en raison de cette concurrence à leurs portes, surtout que le port de Tanger Med a déjà grignoté une part importante du marché du stockage des conteneurs, attirant ainsi les navires vers le Maroc.
Le projet, situé près du port, disposera d’un bassin de 244 mètres de long et 44 mètres de large, capable d’accueillir des bateaux pesant jusqu’à 9 000 tonnes. Il sera équipé d’un matériel de dernière technologie pour l’assistance et la gestion des opérations.
Faute de pouvoir s’appuyer sur un personnel qualifié pour ce type de projet en matière de management, l’Agence Nationale des Ports compte en confier la phase de lancement à un grand nom de l’industrie navale, en attendant de former des cadres et une direction marocains pour prendre le projet en main dans toutes ses composantes.
De par sa position stratégique — un atout majeur pour la réussite d’une telle réalisation — et avec ses côtes de plus de 3 000 kilomètres, le Maroc a toutes les cartes en main pour réaliser une infrastructure importante, capable d’accompagner le développement industriel maritime, avec des fleurons comme le port de Dakhla et celui de Tanger Med, à l’origine de cette avancée majeure ambitionnée par le Roi.
Par Jalil Nouri