Le visage d’Abdelkrim Grini incarne à lui seul une fierté marocaine enracinée en terre française. À 54 ans, cet homme de loi est devenu le premier procureur de la République en France d’origine marocaine, un symbole fort de réussite, mais aussi de contribution active à la vie démocratique d’un pays d’adoption.
Né au Maroc, grandi dans le quartier populaire de la Paillade à Montpellier, Grini a connu les réalités du terrain : la précarité, les discriminations, mais aussi l’espoir porté par l’instruction. « À 20 ans, soit je mettais le feu aux discothèques qui me refusaient l’entrée, soit je faisais des études pour connaître mes droits », confie-t-il. Il choisit le droit, devient avocat à 25 ans, puis magistrat, et exerce depuis un an la fonction de procureur à Alès.
C’est à ce poste qu’il a récemment dirigé les trois premiers jours d’enquête sur le meurtre tragique d’Aboubakar Cissé, poignardé dans une mosquée du Gard. Un crime sordide, sur fond de tensions communautaires, dans un climat médiatique qu’il dénonce avec courage : « En France, on parle d’immigration 328 jours sur 365, et d’islam 334. Et pas en bien ».
Mais au-delà des polémiques, c’est son engagement pour une justice égale et impartiale qui force le respect. Abdelkrim Grini est l’un des nombreux Marocains ayant brillamment réussi en France, à l’instar de nombreux médecins, ingénieurs, chercheurs, et désormais, haut magistrat.
Pour le Maroc, cette réussite est une fierté nationale. Car faire rayonner les valeurs de justice et d’intégrité au plus haut niveau dans une autre nation, c’est aussi honorer ses origines avec élégance et détermination.
Source Bladi.net