À Dakhla, ville symbole du développement dans les provinces du Sud, Aziz Akhannouch a lancé ce week-end la campagne «La Voie des Réalisations» du RNI, tout en réglant ses comptes avec ses adversaires politiques. Sans jamais le nommer, le Chef du gouvernement a dirigé ses critiques vers Abdelilah Benkirane, récemment réélu à la tête du Parti de la justice et du développement (PJD). Le ton se veut offensif, les attaques calculées, mais la cible est limpide.
Dans un discours où le bilan gouvernemental est érigé en argument principal, Akhannouch a opposé ce qu’il appelle le «pragmatisme des actes» aux «discours stériles et aux polémiques vides». Il accuse indirectement ses opposants de vouloir «saboter les efforts de développement» et même de ternir l’image du Royaume à l’international. Cette montée en intensité verbale intervient deux jours après que Benkirane, depuis Casablanca, a qualifié le gouvernement d’«échec», l’accusant de trahir les promesses faites aux Marocains.
Au-delà du duel personnel, c’est un affrontement idéologique qui se dessine. D’un côté, un RNI qui mise sur les grands chantiers comme le port Atlantique de Dakhla ou les 750 millions de dirhams d’investissement dans les infrastructures locales. De l’autre, un PJD revigoré, qui critique une gouvernance jugée déconnectée des réalités sociales et entachée par des soupçons d’achats de voix.
Dans ce climat de tension politique croissante, chaque parole est un signal de bataille. Si Akhannouch se veut rassembleur autour d’un projet de continuité, Benkirane, lui, se pose en vigie du peuple et redoutable opposant. À l’approche des élections, la confrontation ne fait que commencer, et le Maroc semble entrer dans une campagne aux allures de duel personnel.
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