Le corniche de Salé, censé être un lieu de promenade, de détente et de respiration urbaine, s’est mué en zone à haut risque, dénoncée par les habitants comme un espace public délaissé, où l’inconscience de la gestion rejoint la fatalité des accidents. Samedi dernier, un nouveau drame est venu raviver cette inquiétude, dans l’indifférence apparente des autorités.
Un jeune père de famille, tout juste trentenaire, a perdu la vie de manière tragique après avoir chuté du haut de la corniche rocheuse alors qu’il célébrait le « sbuâ » de son premier enfant. En s’approchant de la falaise pour contempler la mer, il a glissé et son corps est resté coincé entre les rochers, sous les yeux impuissants de passants choqués. Une scène insoutenable qui vient s’ajouter à une série noire d’accidents similaires recensés ces dernières années.
La cause ? Un cocktail explosif mêlant absence de garde-fous, défaut de signalisation, trottoirs dégradés, et manque criant de surveillance. Malgré les alertes des citoyens et les interpellations répétées des acteurs associatifs locaux, aucune mesure sérieuse n’a été entreprise. Pire encore, certaines interventions se limitent à des travaux cosmétiques sans impact réel sur la sécurité.
Ce drame relance une colère légitime : comment expliquer un tel laisser-aller alors que d’autres villes marocaines investissent dans leurs fronts de mer avec des normes modernes ? Pourquoi la commune de Salé semble-t-elle ignorer les standards les plus élémentaires de sécurité urbaine ?
Aujourd’hui, le corniche de Salé, au lieu d’être une vitrine touristique, est devenu un point noir, un symbole du manque de culture de prévention dans la gestion de l’espace public. À quand une réaction à la hauteur des vies perdues ?
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