Les autorités pénitentiaires marocaines ont approuvé la demande formulée par Nasser Zefzafi, figure du mouvement contestataire du Rif, pour être transféré temporairement de la prison de Tanger 2 vers Al Hoceima, afin de rendre visite à son père, Ahmed Zefzafi, actuellement hospitalisé dans un établissement privé de la ville.
L’information a été rendue publique par Tarek Zefzafi, frère du détenu, dans une publication sur Facebook. Il y précise que la demande avait été officiellement déposée par Nasser Zefzafi vendredi dernier, et que le feu vert des autorités est intervenu rapidement, permettant une visite que la famille décrit comme « profondément émotive et moralement précieuse ».
« Ces moments apportent un soutien moral inestimable au pere malade et à ses proches », a souligné Tarek Zefzafi.
La famille Zefzafi a salué ce geste, qu’elle qualifie de « hautement humanitaire », dans un contexte marqué par de nombreuses attentes autour du traitement réservé aux détenus issus du mouvement de protestation du Rif.
Pour rappel, Nasser Zefzafi avait été condamné en 2018 à 20 ans de prison ferme par la Cour d’appel de Casablanca pour atteinte à la sécurité intérieure de l’État. Il était l’un des principaux visages du Hirak du Rif, un mouvement de contestation sociale né en 2016 à Al Hoceima, réclamant de meilleures conditions de vie, des infrastructures décentes et une justice sociale pour la région.
Bien que plusieurs militants aient vu leurs peines réduites ou aient bénéficié de grâces royales au fil des années, Zefzafi reste l’un des derniers grands leaders du Hirak toujours incarcérés.
Ce déplacement exceptionnel, approuvé par la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), est perçu par plusieurs observateurs comme un signe d’apaisement, même ponctuel, dans une affaire toujours suivie de près par les défenseurs des droits humains et les acteurs politiques.