Un nouvel incident préoccupant est survenu ce samedi après-midi à Marrakech, lorsqu’un bus de la société Alsa, visiblement en mauvais état, a pris feu en pleine circulation sur l’avenue Allal El Fassi, non loin du centre commercial Marjane, sur la route de Casablanca. Des témoins rapportent qu’un épais nuage de fumée s’est échappé du moteur, provoquant un vent de panique parmi les passagers et les piétons. Fort heureusement, aucun blessé n’est à déplorer, grâce à l’intervention rapide d’un citoyen ayant donné l’alerte. Les passagers ont eu le temps de quitter le véhicule avant que les flammes ne se propagent. Les secours sont arrivés rapidement sur les lieux pour maîtriser l’incendie, mais l’incident a tout de même provoqué une importante perturbation de la circulation dans cette zone très fréquentée, en pleine heure de pointe.
Ce n’est malheureusement pas un cas isolé. Plusieurs bus d’Alsa ont déjà pris feu ces dernières années dans les diverses villes du Royaume, des faits devenus tristement familiers pour les usagers. La répétition de ce type d’incidents soulève des interrogations sérieuses quant à la fiabilité du parc roulant et aux protocoles de maintenance appliqués. Bien que des engagements aient été pris pour renouveler les véhicules et en assurer un entretien régulier, de nombreux bus en circulation affichent aujourd’hui des signes évidents de vétusté : moteurs usés, installations électriques fragiles, et carrosseries abîmées.
Le problème dépasse la seule question du matériel. Des voix expertes alertent également sur le manque de rigueur dans la révision mécanique, l’insuffisance des contrôles techniques réguliers et la formation incomplète de certains conducteurs, en particulier sur les réflexes à adopter en cas de départ de feu ou de défaillance. À Marrakech, où les températures élevées exercent une pression supplémentaire sur les véhicules, ces négligences peuvent s’avérer dangereuses.
Cet incendie survient dans un contexte déjà tendu, alors que la société Alsa fait l’objet de critiques persistantes concernant la qualité de son service : retards répétés, affluence excessive à bord des bus, fréquence aléatoire et désormais, des risques techniques menaçant directement la sécurité des passagers. La confiance du public s’effrite. La mairie de Marrakech, partenaire de l’opérateur, est de plus en plus sollicitée pour mettre en place un audit indépendant et clarifier les responsabilités.
L’incident de ce samedi, bien que sans victime, constitue une nouvelle alerte qui ne peut rester sans réponse. La sécurité des usagers ne saurait reposer sur la chance ou sur la vigilance d’un passant. Il devient urgent d’ouvrir un débat sérieux sur la gestion des transports urbains dans la ville, de revoir les engagements de l’opérateur Alsa, et d’imposer un suivi rigoureux du respect des normes de sécurité. Car à force de se répéter, ces incidents ne peuvent plus être considérés comme de simples accidents, mais bien comme les signes d’un dysfonctionnement systémique.
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