Sous le thème d’actualité du « Sahara », l’événement annuel du défilé de caftans, « Caftan Week », a, encore une fois, été l’événement à ne pas rater : « The Place to Be ». Jusqu’à son terme ce week-end, et toujours dans la ville ocre, l’événement a attiré un large public venu de l’étranger, en plus des connaisseurs marocains, habitués pour la plupart, sur fond d’une importante couverture médiatique.
Ses organisateurs, comme à l’accoutumée, n’ont pas lésiné sur les moyens, ni sur la programmation, ni sur la visibilité de cette vitrine de la mode.
Le must de la création marocaine y était représenté à travers des défilés de haute tenue, des échanges professionnels de qualité et des masterclasses. Avec un déroulement millimétré, cette vitrine exceptionnelle de la mode marocaine dans sa version traditionnelle, dont la renommée et l’admiration dépassent aujourd’hui les frontières du Royaume, a envoûté le public avec des créations de plus en plus sophistiquées et audacieuses, notamment signées par de jeunes talents prometteurs, venus faire oublier ceux de leurs aînés.
Citons à cet effet des révélations comme Ibtissam Lazrak, Kaoutar Bousselham, Rania El Karchi ou encore Zineb Akka, pour ne citer que les plus en vue et les plus applaudies, chacune ayant séduit par ses choix de matières nobles et sa recherche esthétique aboutie. Des démarches créatives qui ouvrent de nouvelles pistes d’inspiration pour l’avenir, repoussant les limites du cadre classique de l’habit traditionnel trop souvent figé.
Zineb Akka, lauréate du prix de la Jeune Créatrice de l’Année, a d’ailleurs résumé cette évolution en affirmant que, par son travail, elle a voulu montrer que « le caftan n’est pas figé : il peut vivre, vibrer et évoluer ». Dont acte. Un constat plein de bon sens, à retenir chez ces futures grandes signatures de la mode, dont le degré de maturité impressionne déjà.
Édition après édition, cet événement, qui en est à sa 25ᵉ édition, est parvenu à maintenir un flux générationnel constant, garant de son renouvellement. Il continue à aller à la recherche de nouveaux noms, apportant un souffle neuf à cet art ancestral, désormais convoité par de grandes maisons de couture à travers le monde. Une industrie fashion qui, de toute évidence, a adopté l’essence et la richesse civilisationnelle du caftan marocain.
Par Jalil Nouri