Ce serait faire preuve de négationnisme que de comparer Gaza à Auschwitz, car bien évidemment, dans l’enclave palestinienne, la situation est certainement bien pire, avec un blocus insoutenable comme moyen de famine et outil d’extermination !
En France, certains estiment que Thierry Ardisson n’aurait pas dû comparer la tragédie qui se déroule dans la bande de Gaza, devant les yeux du monde, quoique à huis clos, à Auschwitz !
Sauf que, depuis quelques semaines, des voix s’élèvent pour dénoncer le génocide en cours, exécuté par l’armée israélienne, et la famine et les destructions favorisées par le gouvernement Netanyahou.
Et ils subissent les foudres des médias et de la classe politique, avocats du diable et des démons de Tel-Aviv, qui les traitent de soutiens du Hamas, dans une forme de terrorisme implacable qui s’érige comme défenseur d’Israël et qui impose de fermer les yeux sur tous les crimes atroces et horribles commis par Tsahal !
Et il faut souligner que même Emmanuel Macron n’échappe pas à cette règle chaque fois qu’il rappelle à l’ordre Netanyahou ! Au début, juste après la réponse disproportionnée de Tel-Aviv, des personnalités comme Edwy Plenel, Dominique de Villepin, Aymeric Caron et Jean-Luc Mélenchon, pour ne citer que les Français ou les Parisiens, avaient osé défier le silence et les lignes rouges imposés par le diktat de la nomenklatura politico-médiatique qui sévit en France, faisant la pluie et le beau temps, et se faisant l’avocat de l’indéfendable État hébreu.
Et depuis, des collectifs de juifs et des stars sont montés au créneau en Amérique pour dénoncer les crimes commis par la machine de guerre sioniste, hors-la-loi et immorale, hurlant que ces horribles atrocités ne soient pas commises en leur nom !
D’autres pays, comme l’Espagne, l’Irlande ou la Norvège, ont dénoncé la complicité des autres pays occidentaux et ont annoncé leur reconnaissance d’un État palestinien indépendant.
Il y a un sursaut certain, un certain réveil des consciences, et de véritables actes de résistance face à la lâcheté et à l’hypocrisie de beaucoup.
Oui, effectivement, un acte héroïque de résistance, car pour faire carrière en politique, en littérature, dans le cinéma, les médias et les divertissements, il vaut mieux ne pas critiquer Israël, et encore moins reconnaître à la résistance palestinienne quelque légitimité ou une quelconque urgence morale et de conscience universelle.
Pendant ce temps, Trump fait son business dans le Golfe !
Il se peut qu’il y ait des divergences profondes entre Netanyahou et la Maison Blanche, et il se peut qu’il y ait des conflits non déclarés entre le clan des trumpistes et les lobbies sioniste et juif américains, mais il y a actuellement une certitude intrigante concernant une course contre la montre à propos de ce qui se passe au Proche-Orient, et plus particulièrement dans la bande de Gaza, et accessoirement dans tous les territoires palestiniens occupés en Cisjordanie.
Dans cette course contre la montre, Netanyahou s’empresse d’occuper militairement l’enclave palestinienne, et c’est ce qui explique pourquoi Tsahal assassine chaque jour une centaine de Gazaouis.
Cette course contre la montre concerne surtout la Maison Blanche, qui est parfaitement consciente que Donald Trump aura les mains libres et les pleins pouvoirs, au moins jusqu’aux élections de mi-mandat !
Et d’ici là, il est tenté d’occuper la bande de Gaza et d’y imposer une « zone libre » !
Et d’après ce qui s’est tramé lors de la tournée du président américain en Arabie Saoudite, au Qatar et aux Émirats, ce sont les monarchies du Golfe qui décideront du sort de Gaza !
Alors, qui occupera l’enclave palestinienne ? L’armée israélienne en vue d’une annexion ou l’armée américaine, si jamais un deal est trouvé et négocié entre la Maison Blanche et le prince héritier du royaume wahhabite ?
Pour le reste, au demeurant, pour prendre Gaza, la Maison Blanche devra se débarrasser de Netanyahou et de son gouvernement d’extrémistes !
Donald Trump a pris soin de faire fructifier et élargir son business familial dans les pays du Golfe, alors même s’il faut se méfier de ses déclarations intempestives et saugrenues quelquefois, il serait curieux de savoir comment il compte faire déloger l’armée israélienne des 35 % de la bande de Gaza pour permettre à l’armée américaine d’y installer une zone de liberté !?
Il se peut aussi que tout cela soit en réalité des manœuvres de diversion, en imaginant que la Maison Blanche et Tel-Aviv sont d’accord sur le principe de l’annexion totale et définitive de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, et que les divergences ne concernent que la manière d’atteindre cet objectif avec le coût politique le plus avantageux pour les intérêts américains dans la région !
Alors, Gaza pire qu’Auschwitz !?
Oui, certainement, car à l’époque de l’Allemagne nazie, il n’y avait ni Nations unies ni justice internationale, et il y avait une Seconde Guerre mondiale, avec de part et d’autre les Alliés occidentaux soutenus par l’Amérique, et la Russie qui combattait également, sans parler des dizaines de milliers de combattants venus d’Afrique du Nord et subsaharienne.
Aujourd’hui, il y a en principe un Conseil de sécurité, la CPI et le TPI, mais Israël jouit de l’impunité, alors que le volume des bombes utilisées durant les dix-sept derniers mois sur la bande de Gaza dépasse de loin l’ensemble des explosifs utilisés durant la Seconde Guerre mondiale.
Le blocus comme outil d’extermination !
Oui, Gaza demeure pire qu’Auschwitz, et de très, très loin, car depuis 77 ans que dure la Nakba pour les Palestiniens, les criminels génocidaires qui se succèdent à la tête des gouvernements israéliens méprisent le droit international, ignorent toute morale humaniste et considèrent comme terroristes tous les enfants et les femmes de Palestine, et comme antisémites les Occidentaux qui osent soutenir les droits légitimes du peuple palestinien.
Oui, l’Histoire retiendra que Gaza a été pire qu’Auschwitz, car il n’y a qu’à voir comment Israël a transformé l’enclave palestinienne en camp de concentration et en camp de la mort !
Ce serait faire preuve de négationnisme, in fine, que de comparer Gaza à Auschwitz, car bien évidemment, dans l’enclave palestinienne, la situation est certainement bien pire, avec un blocus insoutenable comme moyen de famine et d’extermination !
Hafid Fassi Fihri