C’est une décision historique qui se profile à l’horizon de la politique migratoire espagnole. Le gouvernement de Pedro Sánchez, mené par le Parti socialiste (PSOE), s’apprête à franchir une étape majeure en régularisant plus d’un demi-million d’immigrés en situation irrégulière, dont plusieurs milliers de Marocains établis depuis des années sur le territoire espagnol.
Selon le quotidien El País, un texte préliminaire en cours de négociation entre les différentes formations politiques évoque un “régime exceptionnel limité dans le temps”. Cette mesure viserait à faire sortir de la clandestinité des centaines de milliers de personnes, souvent intégrées économiquement et socialement, mais toujours sans statut légal.
Un cadre strict mais inclusif
Pour prétendre à cette régularisation, les candidats devront remplir certaines conditions : prouver leur présence en Espagne avant le 31 décembre 2024, disposer d’un casier judiciaire vierge, et attester de leur résidence dans le pays. Ces critères, bien que restrictifs, laissent entrevoir une ouverture inédite pour nombre de Marocains qui, souvent employés dans l’agriculture, la construction ou les services domestiques, vivent dans une précarité administrative chronique.
Les estimations avancées par l’agence EFE tablent sur plus de 500.000 bénéficiaires potentiels, une vague de régularisation massive soutenue par plusieurs partis de gauche et de nombreuses organisations de la société civile. Ce projet de loi trouve son origine dans une initiative législative populaire lancée en 2021, et ayant récolté plus de 600.000 signatures – un chiffre révélateur du soutien social à cette réforme.
Une promesse d’intégration avant la fin de l’année
Alors que le texte était resté en suspens au Parlement depuis plusieurs années, le PSOE entend désormais le faire adopter avant la clôture de l’année parlementaire. L’annonce pourrait intervenir dans les prochains jours, et représente un signal fort à l’égard des communautés immigrées, notamment marocaine, qui forment l’une des principales diasporas en Espagne.
En cas d’adoption, cette mesure marquerait un tournant majeur pour des milliers de familles marocaines, souvent installées depuis longtemps mais toujours privées de droits fondamentaux, tels que la régularité du travail, l’accès à la santé ou la possibilité de voyager.
Une régularisation qui, au-delà des chiffres, est un pas vers la dignité et la reconnaissance de ceux qui contribuent, souvent dans l’ombre, au fonctionnement de l’économie espagnole.