À l’approche de l’été, alors que les vacanciers se préparent à affluer vers Bouznika, la ville balnéaire vit l’un de ses épisodes les plus sombres. Les ordures s’amoncellent dans les rues, les odeurs deviennent insupportables, et les habitants, comme les touristes, se demandent : qui s’occupe encore de Bouznika ?
Depuis l’expiration en avril dernier du contrat avec AVERDA, en charge de la collecte des déchets, Bouznika est plongée dans une crise environnementale majeure. En cause : des retards administratifs, des décisions mal coordonnées, et une gestion municipale fortement critiquée.
Le nouveau contrat, attribué à SOS après un appel d’offres, est suspendu à l’approbation du ministère de l’Intérieur, qui a exigé une révision à la baisse du budget présenté. Entre-temps, les déchets s’accumulent et les habitants, eux, suffoquent. Des scènes inquiétantes émergent : déchets brûlés à l’air libre, émanations toxiques, protestations d’anciens employés mis au chômage forcé.
Tariq El Khayari, président de la municipalité, tente d’apaiser la colère : « Nous avons fait de notre mieux avec nos moyens », affirme-t-il, reconnaissant tout de même que l’étude technique n’a pas été transmise dans les délais. Une négligence que les associations locales, comme l’Observatoire de Bouznika, qualifient de « faute grave ». Son secrétaire général, Badr Dahhak, évoque même une « catastrophe environnementale », accusant directement le conseil municipal d’avoir failli à ses responsabilités.
En réponse, la commune a obtenu une approbation préliminaire d’un contrat négocié exceptionnel de six mois, assorti d’un bon de commande temporaire de dix jours. Trois camions devraient reprendre du service « dans les prochains jours ».
Mais le mal est déjà fait. Pour la deuxième année consécutive, Bouznika accueille l’été sous les ordures, et les habitants se sentent abandonnés. Quelle crédibilité reste-t-il à une ville qui peine à assurer l’un des services publics les plus élémentaires ?
À Bouznika, la crise des déchets devient chronique. Et la confiance, elle, part en fumée.
.
Négligence et incompétence. C’est juste inacceptable