Ce lundi matin, les lycées du Royaume ont ouvert leurs portes à des milliers de candidats pour le lancement officiel de la session ordinaire de l’examen régional de première année du baccalauréat, un moment charnière dans le parcours scolaire des élèves marocains. La session se poursuivra jusqu’à mardi, avant de laisser place, dès jeudi, à l’épreuve nationale du baccalauréat pour les élèves de deuxième année.
Dans toutes les régions, les établissements ont vu affluer les candidats issus des différentes filières : littéraires, scientifiques ou économiques. À Sidi Slimane, la direction provinciale du ministère de l’Éducation nationale a mobilisé 19 centres d’examen pour accueillir les élèves dans des conditions optimales.
Une mobilisation exemplaire
Les services du ministère avaient anticipé l’échéance avec une série de préparatifs intensifs, allant de la logistique à la sensibilisation. Des campagnes ont été menées dans les établissements pour lutter contre la fraude, un fléau récurrent malgré les efforts déployés chaque année. Les directeurs provinciaux, en collaboration avec les chefs de centres, ont personnellement supervisé le bon déroulement du lancement de cette session.
Dans les filières Lettres et Sciences humaines, les candidats ont été examinés en français, mathématiques et éducation islamique. Ceux des Sciences expérimentales ont planché sur des épreuves d’histoire-géographie, arabe, français et éducation islamique.
L’examen régional, qui compte pour 25 % de la note globale du baccalauréat, est souvent perçu par les élèves et leurs familles comme un premier test de maturité académique, déterminant pour l’orientation post-bac.
Encadrer et punir : la législation en renfort
Face aux tentatives de tricherie qui persistent malgré les mises en garde, le loi n°02.13 adoptée en 2013 prévoit des sanctions allant de lourdes amendes à des peines de prison pour les fraudeurs. Le simple échange d’informations, l’utilisation d’appareils non autorisés ou la possession de documents non permis peut entraîner une amende allant jusqu’à 5 000 dirhams, tandis que la diffusion de sujets ou l’aide à la triche est passible de peines de 3 mois à 2 ans de prison.
Pour autant, chaque session ramène son lot d’élèves misant davantage sur les « moyens détournés » que sur leurs révisions, illustrant une tension persistante entre le discours sur l’éthique et la réalité sur le terrain.
L’attente silencieuse des parents
Alors que les copies sont noircies en salle d’examen, une autre épreuve se déroule devant les grilles des lycées : celle des parents. Regroupés dans une attente silencieuse, souvent angoissée, ils scrutent les horloges, serrent les doigts et guettent la sortie des enfants avec l’espoir que leurs efforts seront couronnés de succès. Car pour ces familles, chaque examen est bien plus qu’un test scolaire : c’est une étape de vie, un rêve à construire, ou à préserver.