Alors que le Maroc cherche à renforcer ses recettes fiscales pour faire face aux défis économiques et sociaux, une piste simple, équitable et lucrative reste encore peu exploitée : le recensement et la taxation des piscines non déclarées. Un gisement fiscal souvent ignoré, mais qui pourrait rapporter gros au Trésor public s’il était traité avec sérieux, rigueur… et technologie.
En France, l’exemple fait école. Grâce à l’intelligence artificielle et à l’analyse d’images satellitaires, l’administration fiscale a détecté plus de 140 000 piscines non déclarées sur le territoire. Résultat : 40 millions d’euros de recettes supplémentaires en 2023. Une somme modeste à l’échelle du budget de l’État français, qualifiée de « grosse goutte d’eau », mais qui illustre parfaitement le potentiel d’une fiscalité plus intelligente et plus juste.
Et au Maroc ?
Au Royaume, les piscines privées se sont multipliées dans les quartiers résidentiels, les villas balnéaires, les riads et même les résidences secondaires rurales. Pourtant, très peu sont déclarées aux services fiscaux, échappant ainsi à toute taxation foncière complémentaire, notamment à travers la taxe d’habitation ou la taxe sur les services communaux. Le manque à gagner est considérable. On parle ici de milliers de piscines construites sans permis ou non signalées à l’administration, parfois dans des zones touristiques de grand standing.
Une technologie à portée de main
Le Maroc dispose aujourd’hui des outils pour agir : images satellites, croisement des données cadastrales, logiciels de détection automatisée… L’expertise existe, l’exemple français montre la voie. Il ne manque plus qu’une volonté politique ferme pour engager cette réforme. Non pas pour alourdir la pression fiscale sur les classes moyennes, mais pour aller chercher l’argent là où il est : chez ceux qui investissent plusieurs centaines de milliers de dirhams dans une piscine, mais refusent de s’acquitter de leur juste part.
Une question d’équité, de responsabilité… et d’avenir
À l’heure où le Maroc s’engage résolument dans de grands chantiers structurants à l’horizon 2030 — dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la transition énergétique ou encore des infrastructures sportives en vue de la Coupe du Monde — chaque dirham compte. Dans ce contexte, il devient difficilement justifiable de laisser passer une source de revenus aussi accessible et rationnelle que la taxation des piscines non déclarées.
C’est une question de justice fiscale, mais aussi de cohérence nationale. Contribuer au financement de ces projets d’intérêt général doit être l’affaire de tous, et surtout de ceux qui ont les moyens les plus manifestes de le faire. Répertorier et taxer ces installations privées, c’est garantir un effort collectif équitable, où l’apparence du luxe n’échappe plus à l’impôt.
Le Maroc de 2030 se prépare aujourd’hui. Alors, à quand une campagne nationale ambitieuse de régularisation ? À quand une fiscalité plus lucide et plus équitable, qui regarde là où les signes extérieurs de richesse ne se cachent même plus… mais s’étalent au grand jour, sous le soleil ?
Et de quoi on se mêle ? !!
Augmenter l’IR des grandes fortunes…Récupérer l’argent des Fonds Noirs…Les fonds détournés dans les paradis fiscaux…Lutter contre le monopolo d’Aque et compagnie….
En plus de l’équité fiscale il y a aussi l’équité hydrique et hydraulique avec ces sécheresses répétées que connaît le Maroc
Bìen vu !!