Alors que plus de 500 000 élèves de terminale passent en ce moment les épreuves du baccalauréat, un sentiment d’incertitude plane sur cette génération. Entre stress, crainte de l’échec, et illusions sur les perspectives post-Bac, la situation rappelle les années précédentes, avec son lot d’élèves confiants et d’autres pris en flagrant délit de tricherie dès les premières heures d’examen. Pour ces derniers, c’est une condamnation immédiate à voir leurs rêves s’écrouler avant même d’avoir commencé.
À l’international, certains pays ont déjà supprimé cette épreuve jugée anxiogène, au profit de systèmes d’évaluation continue plus souples et plus équitables. Au Maroc, le baccalauréat demeure un passage obligatoire, sans garantie d’avenir. En effet, ce diplôme ne suffit plus à ouvrir les portes de l’université, et encore moins celles de l’emploi.
L’Université marocaine, en particulier dans les filières littéraires et linguistiques, est en surcharge. Cette pression a contraint les autorités à instaurer des procédures de sélection à l’entrée, restreignant davantage l’accès aux études supérieures. Dès lors, une grande partie des bacheliers se retrouve à faire des choix par défaut : formations courtes et techniques mal adaptées à leurs aspirations, ou pire, insertion prématurée dans un marché du travail précaire.
Ce phénomène contribue à une déperdition inquiétante des talents, avec des milliers de jeunes diplômés se retrouvant sans formation ni emploi, gonflant les rangs d’une jeunesse déjà massivement touchée par le chômage. Dans certaines familles, obtenir le Bac représentait un espoir de changement social ; aujourd’hui, il devient parfois le début d’un long désenchantement.
Pour éviter ces parcours brisés, l’accompagnement par des conseillers d’orientation devient crucial. Ils peuvent aider à rediriger les élèves vers des filières porteuses, adaptées à leurs capacités, mais aussi aux besoins du marché.
À cette crise d’orientation s’ajoute un déséquilibre territorial criant. Les régions rurales ou enclavées ne disposent que de peu de structures d’enseignement supérieur, ce qui oblige nombre de bacheliers à migrer vers les grandes villes ou à abandonner leur parcours. Ce phénomène renforce les inégalités d’accès au savoir et accroît le sentiment d’abandon d’une partie de la jeunesse.
Autre impasse : l’inadéquation entre les filières de formation et les besoins réels du marché de l’emploi. Les universités continuent à former en masse dans des spécialités peu demandées, tandis que des secteurs porteurs comme le numérique, l’industrie ou le tourisme peinent à recruter. Sans réforme structurelle, ce décalage alimentera un chômage des diplômés de plus en plus massif.
Cette dépréciation du baccalauréat et de son utilité dans le parcours de vie appelle à une réforme courageuse. Il ne s’agit pas seulement de revoir l’examen, mais de repenser toute la chaîne de l’enseignement supérieur, depuis l’orientation jusqu’à l’insertion professionnelle. Le Bac ne doit plus être un diplôme sans lendemain, mais un tremplin vers un avenir stable, équitable et porteur d’espoir.
Par Salma Semmar
Le secteur de la santé, particulièrement les cliniques privées, peine à trouver des profils bien formés dans le para médical.
Un manque flagrant dans les profils suivants :
Manipulateurs en radiothérapie : les cliniques d’oncologie (en pleine expansion) recrutent des profils licenciés en physique qu’elles forment sur place par l’équipe déjà en exercice ce qui demande plus de temps et d’efforts.
Techniciens en Radiologie : peu de profils spécialisés sur le marché. Les diplômés en la matière préfèrent la stabilité de l’emploi auprès des hôpitaux. Les cliniques privées recrutent d’autres profils spécialisés en para medical qu’elles forment sur place, également, par les équipes déjà en exercice sur place.
La qualité de formation de certaines écoles privées dédiées aux métiers du para medical laisse à désirer.
Sentiment ressenti lors des entretiens avec les profils infirmiers fraîchement diplômés qu’ils soient polyvalents ou auxiliaires. Peu de candidats donnent satisfaction aux entretiens quant à leurs connaissances techniques (les connaissances linguistiques sont malheureusement absentes… ni français correct ni arabe correct..)Les recruteurs ressentent, lors des entretiens et même lors des premiers mois d’insertion un manque flagrant de compétences et des fois même de certaines notions de base.
A l’aire de la généralisation de l’accès aux soins aux citoyens marocains (AMO), de l’ouverture des capitaux pour les investisseurs dans le secteur de la santé mais aussi l’ouverture sur le marché africain pour développer un tourisme de santé…. il est temps de revoir la qualité de la formation dans le secteur du para médical en intégrant dans le cursus de la formation de vrais stages pédagogiques bien encadrés aussi bien par l’école de formation que par la structure hôte.