Tout le dispositif, renforcé par des améliorations importantes cette année, n’a pas suffi à décourager les tricheurs. De véritables mafias de la fraude aux examens se sont installées, avec plusieurs membres rabatteurs chargés d’appâter les élèves prêts à recourir à des moyens illégaux pour réussir. Les démantèlements répétés sont la preuve de ce phénomène qui, encore une fois, est venu perturber l’examen, bien que de manière isolée.
À Agadir tout d’abord, où une bande composée d’un chef et de plusieurs membres a mis sur pied une véritable structure, dotée de moyens technologiques avancés, pour communiquer avec des candidats, moyennant des sommes importantes, en plein déroulement des examens, afin de leur fournir, par téléphone camouflé, les résultats des épreuves scientifiques. Mais les services spécialisés de la Sûreté nationale avaient repéré la méthode utilisée et remonté la piste ainsi que la provenance des informations parvenues aux élèves fraudeurs. Les enquêteurs ont été surpris par le degré d’efficacité de cette intrusion et par la manière dont les candidats tricheurs dissimulaient leurs téléphones aux surveillants, pourtant bien formés à leur mission.
Cette technique de brouillage des appels a également été découverte chez un autre réseau dans la ville d’Al Hoceïma, dans le nord du Maroc, où, cette fois-ci, la bande opérait avec les mêmes stratagèmes à partir d’un café situé non loin de l’établissement où se déroulaient les épreuves. Mais le pot aux roses a également été découvert avec célérité par les éléments de la Sûreté nationale, chargés de la lutte contre la triche pendant l’examen du baccalauréat, qui aura connu, toutefois, cette année, peu de cas en comparaison avec les années précédentes, grâce aux moyens humains et matériels mis en place pour couvrir l’ensemble des centres disséminés dans 30 000 points à travers tout le territoire.
Par Jalil Nouri
.