Un incident évité de justesse a eu lieu ce week-end à la frontière maritime entre le Maroc et l’Algérie, près de la plage de Saïdia, lorsqu’un groupe de trois jeunes Algériens a tenté de regagner son pays à la nage, après plusieurs tentatives infructueuses de rejoindre l’enclave espagnole de Ceuta depuis Fnideq.
Arrêtés à trois reprises par les autorités marocaines, les jeunes hommes, visiblement désespérés, ont choisi de quitter le territoire marocain en traversant la mer à la nage, depuis la zone des « Rochers », un secteur très proche du point frontalier entre les deux pays, historiquement marqué par des tensions militaires.
Une intervention risquée pour éviter le drame
Selon plusieurs témoins sur place, un sauveteur marocain s’est lancé à leur poursuite pour vérifier leur identité et leur venir en aide. Les jeunes nageurs ont confirmé être des ressortissants algériens et ont exprimé leur volonté de rentrer dans leur pays.
Mais leur positionnement dangereux près du point de friction maritime a nécessité une intervention rapide de la protection civile marocaine, qui a déployé un jet-ski pour extraire le sauveteur, exposé au risque de représailles de la part des soldats algériens.
Tension palpable, réactions immédiates
La tension a brièvement atteint son paroxysme lorsqu’un soldat algérien a braqué son arme sur les jeunes, les prenant pour des infiltrés marocains. Ce n’est que grâce à l’intervention diplomatique immédiate d’un soldat marocain, qui a informé son homologue qu’il s’agissait de citoyens algériens, que la situation n’a pas dégénéré.
Ce nouvel épisode souligne la fragilité extrême des relations sécuritaires entre Rabat et Alger, sur fond de méfiance et d’incidents répétés. Il ravive le souvenir douloureux du drame survenu en août 2023, lorsque des soldats algériens avaient ouvert le feu sur quatre jeunes Marocains en jet-ski, provoquant la mort de deux d’entre eux.
Des vies entre deux frontières
Ce type d’incident met en lumière la vulnérabilité des jeunes migrants nord-africains, pris au piège entre les limites territoriales et le rêve d’un avenir ailleurs. Si cette fois-ci, le sang n’a pas coulé, l’épisode en dit long sur les risques encourus et l’impérieuse nécessité de mécanismes de coordination entre les deux armées pour éviter une escalade fatale.