Récemment rentré d’une visite à Cuba et au Venezuela, le leader du PPS, le Parti du Progrès et du Socialisme, s’est dit optimiste quant à un prochain alignement de ces pays sur la position marocaine concernant le conflit du Sahara, avec en ligne de mire la reconnaissance de la souveraineté marocaine et le soutien au plan d’autonomie.
Si ces deux éventualités se concrétisent, ce sera incontestablement un tournant majeur dans le dossier, grâce à la contribution personnelle de Nabil Benabdellah, qui aura ouvert le bal à la diplomatie partisane prônée par le roi Mohammed VI dans son discours devant le Parlement. Le souverain y avait appelé les partis et les parlementaires à faire davantage pour la cause nationale, avec un nouvel esprit, en passant au stade supérieur de la diplomatie parallèle, à même de faire évoluer les positions des pays encore réticents. Le climat international actuel s’y prête fortement, il faut bien le croire, avec des exemples qui le prouvent quasi quotidiennement.
À Cuba, où le PPS entretient de bonnes relations avec le Parti communiste, et au Venezuela, où les liens sont également solides avec la formation marocaine, Benabdellah a senti, au cours de ses différents entretiens, que le fruit était mûr pour que ces deux pays — comme d’autres disposant d’ambassades à Rabat l’ont déjà fait récemment — viennent se ranger du côté de la position marocaine. Ceci, après avoir tourné le dos au Royaume durant des dizaines d’années au profit du Polisario, avec lequel ces nations ont des affinités, surtout linguistiques, les séparatistes parlant espagnol.
Reste à espérer à présent que d’autres partis politiques fassent preuve d’autant d’entrisme dans leurs rapports avec leurs homologues à travers le monde, et qu’ils cessent de se lancer uniquement dans les campagnes préélectorales, alors que le pays a besoin d’un forcing politique pour compléter les efforts de la diplomatie officielle. Benabdellah, lui, a déjà posé sa première pierre à l’édifice… en attendant d’autres.
Par Jalil Nouri