Ce qui était à craindre est arrivé avec l’entrée de toute la région du Moyen-Orient dans une zone de graves turbulences et d’incertitudes aux niveaux militaire, financier et économique, rappelant les souvenirs des périodes de conflits régionaux.
Nerf d’une guerre qui s’annonce à grands pas, la finance internationale voit les prix des produits énergétiques et de l’or prendre un envol inquiétant, dont la durée est difficile à prévoir. Dès l’annonce de l’attaque israélienne contre Téhéran et Ispahan, les places boursières se sont mises à trembler, comme prises par une crise d’hystérie collective, en enregistrant un net recul en attendant lundi, après le week-end, pour y voir plus clair. Or, y compris pendant le repos hebdomadaire, la situation pourrait se compliquer et connaître les premières répercussions sur l’économie mondiale.
Car dès les premières heures de ce vendredi, à l’ouverture des marchés mondiaux, le prix du baril de pétrole enregistrait un bond de 12 %, incitant les analystes à revoir leurs perspectives pour le reste de l’année. Pour sa part, l’or, considéré comme une valeur refuge, a connu – malgré un léger réajustement – une poussée massive de la demande, au détriment des actions en bourse, considérées par les boursicoteurs et les traders comme des valeurs volatiles en pareille situation de crise. Des signes qui ne trompent pas pour la période à venir.
Sur ce fond de tension géopolitique, le président américain, premier allié d’Israël, et bien qu’il affirme que son pays n’est pas impliqué dans l’attaque israélienne contre l’Iran, est le premier à s’inquiéter des prolongements économiques de cette crise, qui pourrait constituer un frein pour son pays et compromettre son programme électoral, sur lequel il a basé toute sa marche vers la Maison Blanche. Malgré toutes ses menaces à l’égard de l’Iran et de son programme nucléaire, il a su maintenir une certaine prudence et calmer les ardeurs militaires de Netanyahu, qui a décidé de commettre l’irréparable pour toute la région du Moyen-Orient, et d’hypothéquer l’avenir des échanges mondiaux, dont la plus grande partie transite par cette région en ébullition.
Par Jalil Nouri
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