Les ramifications de l’affaire du meurtre de Réda Faras, mari de la chanteuse Rym Fikri, s’étendent désormais au niveau international. Le Maroc a officiellement demandé l’extradition d’Abdelaziz L., présumé bras droit du redouté criminel Reda Abakrim, alias « Turbo », arrêté le 6 juin à Poissy, dans le département français des Yvelines.
Selon une source judiciaire marocaine contactée par Médias24, « l’implication directe d’Abdelaziz L. dans le kidnapping et l’assassinat de Réda Faras a été établie lors des enquêtes menées au Maroc ». Cependant, cette requête d’extradition a peu de chances d’aboutir. En cause : la double nationalité du suspect. Détenteur de la nationalité française, Abdelaziz L. bénéficie de la protection juridique que lui accorde la loi française.
« L’extradition est une décision souveraine de l’autorité judiciaire. Toutefois, lorsque les faits ont eu lieu à l’étranger et que le prévenu est également citoyen français, les chances de succès sont minces », explique l’avocat Omar Mahmoud Bendjelloun, inscrit aux barreaux de Rabat et Marseille. Il précise toutefois que la famille de la victime peut soit porter l’affaire devant la justice française, soit engager d’autres procédures au Maroc si des éléments du dossier relèvent de sa juridiction.
Pour rappel, Réda Faras avait été enlevé le 8 février 2024 à Casablanca, à proximité de son domicile, par un groupe armé à bord d’un véhicule tout-terrain. Son corps mutilé avait été retrouvé dans une rivière près de Rabat. Cette affaire avait suscité une onde de choc dans l’opinion publique. Reda Abakrim, surnommé « Turbo », figure connue du milieu criminel, a été interpellé puis inculpé pour enlèvement, séquestration, torture et homicide avec préméditation. Cinq autres suspects ont également été arrêtés.
L’affaire met en lumière les défis de la coopération judiciaire entre la France et le Maroc dans les cas criminels impliquant des binationaux et soulève de nombreuses interrogations sur l’efficacité des dispositifs d’extradition.