Qu’a fait le Royaume pour être classé parmi les cibles favorites des hackers à travers le monde ?
Dans une étude dont les résultats viennent d’être publiés, il apparaît clairement que les systèmes de sécurité informatique des secteurs public et privé sont soumis à rude épreuve tout au long de l’année, comme si les hackers se passaient le mot pour se relayer à l’instigation de services secrets étrangers, algériens notamment.
Qu’on en juge par cette donnée inquiétante : en une seule semaine, les auteurs de cette étude ont révélé que le Maroc avait été la cible de 27 cyberattaques distinctes. Tout y passe : des organismes énergétiques stratégiques comme le groupe Taqa, l’ONEE, l’Office de l’Eau et de l’Électricité ; des banques comme Attijariwafa bank et le CIH ; des ministères tels que ceux de l’Emploi et de la Justice ; la CNSS ; des collectivités territoriales comme la Ville de Casablanca ; y compris des cibles inattendues comme un conseil régional du tourisme, la Direction générale des impôts ou, plus grave encore, la plateforme de recrutement des Forces Armées Royales.
Certes, il s’agit souvent de tentatives, pas toujours couronnées de succès dans la majorité des cas. Mais dans certains cas – une minorité – les conséquences peuvent être graves, au point d’appeler à instaurer une stratégie nationale intégrée et concertée pour se prémunir contre de telles attaques ennemies, appelées à se reproduire par vagues successives, comme c’est le cas actuellement.
Doté de compétences de premier plan, reconnues mondialement, et de moyens techniques conséquents, en plus d’une coopération étroite avec des pays experts en cybersécurité, le Maroc devrait faire de cette question une priorité parmi les priorités. D’autant plus que les attaques à venir pourraient viser haut et en profondeur, à l’approche des grands événements que le pays s’apprête à accueillir dès l’hiver prochain, avec des installations sophistiquées en matière de communication, d’informatique et de télécommunications.
Par Jalil Nouri