Le stade Charléty a vibré vendredi soir au rythme d’un exploit majuscule : Azeddine Habz, athlète franco-marocain de 31 ans, a pulvérisé le record de France du 1500 mètres, un record détenu depuis 22 ans par Mehdi Baala. Avec un chrono stratosphérique de 3’27’’49, il ne s’est pas contenté de dominer le meeting de Paris, comptant pour la Ligue de diamant — il a inscrit son nom au panthéon de l’athlétisme tricolore.
L’ancien record, réalisé par Baala en 2003 (3’28’’98), paraissait intouchable. Pourtant, Habz l’a effacé avec autorité, réalisant la meilleure performance mondiale de la saison et la 6ᵉ meilleure de tous les temps sur cette distance. À l’arrivée, l’émotion est forte :
« C’est juste incroyable. Je n’ai jamais pensé courir 3’27. J’étais venu pour le record, mais je visais 3’28’70 ou 80. Sur le dernier tour, j’ai cru que la wave light était en panne tellement j’étais devant. Je me suis dit : continue, va chercher la victoire… et le record suivra ! »
Ce record, il ne le qualifie pas à la légère :
« Ce n’est pas n’importe quel record, c’est un record mythique. »
Présent à Charléty, Mehdi Baala lui-même ne cache pas son admiration :
« Ce qu’a fait Azzedine est plus fort que ce que j’ai fait. Moi, j’avais Hicham El Guerrouj comme lièvre. Lui, il a pris ses responsabilités. Il voulait être seul en tête. Il a montré une vraie attitude de champion. »
Cette performance historique est bien plus qu’un record national, elle sonne comme une déclaration d’intention : celle d’un homme qui rêve désormais de podiums planétaires. Habz n’a pas attendu pour fixer son prochain objectif :
« L’objectif, c’est vraiment Tokyo. Si je décroche une médaille aux Mondiaux, la saison sera réussie. »
Du mythe à la médaille, Habz trace sa voie avec ambition, lucidité et panache. Le rendez-vous est pris pour les Championnats du Monde d’Athlétisme 2025 à Tokyo, du 13 au 21 septembre. D’ici là, le roi du 1500 mètres version française s’entraînera pour faire résonner son nom au-delà des chronos : dans l’histoire.