Le pavillon maritime marocain traverse une zone de turbulence. Alors que le pays comptait près de 70 navires dans les années 1960 et 1970, il ne dispose aujourd’hui que de 17 unités actives, dont la majorité est aux mains d’armateurs étrangers. C’est ce qu’a révélé le ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants, ce lundi.
Cette érosion dramatique de la flotte nationale met en lumière la fragilité de la souveraineté logistique du Maroc dans un monde en proie à des crises d’approvisionnement et à des enjeux géostratégiques accrus. Le secteur, jadis stratégique, souffre aujourd’hui d’un désengagement progressif, au moment où l’Afrique atlantique réclame une gouvernance maritime robuste face aux défis de durabilité, de sécurité et de compétitivité.
Mais le gouvernement entend inverser la tendance. Dans la foulée du Discours Royal de la Marche Verte, une étude stratégique a été lancée pour relancer le secteur maritime. Conduite par un comité de pilotage intersectoriel, elle associe les ministères clés du Transport, de l’Industrie, de l’Énergie, de l’Intérieur, des Finances et de l’Investissement. Objectif : établir une feuille de route ambitieuse, apte à renforcer les capacités logistiques du Royaume, fluidifier les échanges commerciaux et accompagner les mobilités humaines.
Le ministre Kayouh a promis que les résultats de l’étude seront dévoilés dans un mois, posant ainsi les jalons d’un renouveau espéré par les professionnels et les opérateurs économiques. À l’heure où la souveraineté logistique devient un impératif stratégique, le Maroc se doit de retrouver son cap sur les routes maritimes internationales.
17 navires, avec 2 façades maritimes, ça fait mesquine.