L’industrie marocaine vient de franchir un cap décisif en s’ouvrant à un nouveau secteur stratégique : celui des batteries électriques. Hier, à Jorf Lasfar, près d’El Jadida, une cérémonie d’inauguration a marqué l’entrée officielle du Royaume dans cette filière d’avenir, avec l’ouverture de la première usine de fabrication d’intrants pour batteries destinées aux véhicules électriques et aux appareils de stockage énergétique.
Ce projet d’envergure, fruit d’un partenariat entre le conglomérat marocain Al Mada et le géant chinois Cobco, représente un investissement colossal de deux milliards de dollars. Implanté sur une superficie de près de 200 hectares, ce site industriel de haute technologie promet de générer quelque 3 600 emplois directs et indirects, dynamisant ainsi l’économie de toute la région.
La proximité de l’usine avec le groupe OCP n’est pas anodine : les phosphates marocains, tout comme le cobalt, le nickel et le manganèse, sont des composants essentiels à la fabrication des matériaux actifs pour les cathodes de batteries. Le site utilisera la technologie NMC (Nickel-Manganèse-Cobalt), considérée comme une référence mondiale dans le domaine des batteries lithium-ion, avec une capacité de production annuelle estimée à 120 000 tonnes — soit de quoi alimenter près d’un million de véhicules électriques par an.
Au-delà de la production, l’usine prévoit également la mise en place d’une unité de recyclage des batteries usagées, une première au Maroc, en réponse aux enjeux environnementaux. Cette avancée technologique conforte le Royaume dans sa stratégie d’industrialisation verte et sa volonté de se positionner comme un acteur incontournable dans la transition énergétique mondiale.
Par Jalil Nouri
.