Le Conseil de gouvernement a approuvé, ce jeudi, le projet de loi n° 56.24 portant transformation de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) en société anonyme. Présenté par la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, ce texte marque un tournant stratégique dans la réforme du paysage institutionnel marocain en matière de gestion des ressources énergétiques et minières.
Cette mesure s’inscrit dans le cadre de l’application des dispositions de la loi-cadre n° 50.21 relative à la réforme des établissements et entreprises publics, et du texte fondateur n° 82.20 ayant institué l’Agence nationale de gestion stratégique des participations de l’État et de suivi de la performance des entreprises publiques. L’ONHYM figure désormais parmi les entités entrant dans le périmètre d’intervention de cette agence, conformément à l’annexe du texte précité.
Une transformation aux multiples objectifs
Le passage de l’ONHYM à une société anonyme répond à plusieurs impératifs :
Améliorer la gouvernance et les mécanismes de gestion,
Renforcer la performance opérationnelle,
Diversifier les sources de financement,
Valoriser les actifs et les ressources nationales,
Et surtout, positionner l’ONHYM comme un levier de croissance économique.
Ce changement vise aussi à optimiser la rentabilité des investissements dans un secteur stratégique, en stimulant la compétitivité et l’attractivité auprès d’investisseurs nationaux et internationaux. Il est également question de faciliter l’intégration du Maroc dans les chaînes de valeur mondiales des matières premières, en particulier dans le contexte actuel de transition énergétique et de demande croissante pour les métaux critiques.
Une ouverture vers le capital privé ?
Au-delà des apparences administratives, cette réforme peut être interprétée comme un prélude à une ouverture partielle du secteur minier et énergétique à l’investissement privé, voire à des partenariats public-privé d’envergure. La transformation en société anonyme offre un cadre juridique plus flexible pour négocier des accords, lever des fonds sur les marchés ou encore externaliser certaines activités techniques.
L’ONHYM face aux défis de la souveraineté énergétique
Dans un monde en mutation, où la guerre en Ukraine, les tensions géopolitiques et les bouleversements climatiques redessinent les priorités énergétiques, le Maroc entend capitaliser sur ses potentialités encore largement sous-exploitées : gaz naturel, terres rares, cobalt, uranium, etc.
La mise en valeur du sous-sol marocain devient ainsi un enjeu de souveraineté stratégique, à l’heure où les grandes puissances réinvestissent dans leurs propres ressources. En ce sens, l’ONHYM 2.0 pourrait devenir un acteur-clé dans le projet national de sécurisation de l’approvisionnement et de développement durable.
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