Usant et abusant des vidéos sur son smartphone, le leader du parti islamiste du PJD trouve de plus en plus un malin plaisir à choquer, selon le principe qui veut que « plus c’est gros, plus ça passe », car pas une semaine ne passe sans qu’il ne crée la polémique en tentant de galvaniser un électorat potentiel, perdu à jamais par ses excès et ses erreurs stratégiques du temps où son parti dirigeait les affaires du pays.
La dernière en date concerne un énième discours rétrograde sur le rôle de la femme dans la société, dans lequel il lui conseille de ne pas faire d’études et de ne pas travailler.
En guise de réaction devant cet outrage à la condition féminine, Benkirane a été vilipendé par la gent féminine, et surtout par les féministes qui, unanimes, lui ont conseillé de consulter un psychiatre, de s’éloigner définitivement de son téléphone et de la scène politique, et également de réviser ses classiques pour se faire pardonner son obscurantisme et sa mégalomanie, alors qu’il a atteint l’âge d’une sagesse improbable, dans une retraite qui ne semble pas lui avoir réussi.
Quelques jours plus tôt, et sur un tout autre registre, le leader en pleine perte d’influence et de notoriété, mais également de raison selon un avis largement partagé, avait pris position sur l’attaque israélienne contre l’Iran, en appelant les Marocains à soutenir ce pays malgré son hostilité au Maroc, à condamner l’État hébreu et à refuser la normalisation avec lui, à défaut de quoi, a-t-il poursuivi en termes très vulgaires, les Marocains perdraient leur virilité. Il faut prier pour que cela n’arrive pas, et que l’ancien chef du gouvernement s’impose raisonnablement le silence.
Par Jalil Nouri