Ils pensaient avoir trouvé leur coin de paradis, entre ciel et mer, en investissant dans les luxueuses résidences de Prestigia Plage des Nations à Bouknadel, non loin de Rabat. Mais cet été, des dizaines de familles marocaines résidant à l’étranger ont vu leur rêve de vacances face à l’océan brutalement gâché. La cause ? L’édification en cours d’un bâtiment industriel en préfabriqué, surgissant comme une aberration architecturale en plein cœur de ce site résidentiel de standing.
Face à ce massacre paysager, qui efface la vue imprenable sur l’Atlantique et dévalorise des biens acquis à prix d’or, la colère gronde. Les résidents, particulièrement les Marocains du monde venus passer leurs congés en famille, dénoncent un manque flagrant de respect envers les engagements urbanistiques initiaux et une trahison de l’image du Maroc qu’ils chérissent depuis l’étranger.
« C’est un choc, un profond sentiment de trahison. On nous a vendus du rêve, et on se retrouve devant une structure industrielle comme dans une zone logistique », témoigne un résident originaire de Paris. Certains disent même envisager de ne plus revenir, d’autres vont plus loin : plusieurs copropriétaires ont décidé de se constituer en collectif pour intenter une action en justice. Un avocat a déjà été mandaté, dans l’espoir de faire annuler cette installation qu’ils jugent illégale et contraire à toute logique résidentielle.
Cet incident intervient quelques jours après la diffusion de témoignages bouleversants dans les médias, notamment sur le site Actu-Maroc, à travers l’article intitulé « Ma mer volée : le rêve brisé des habitants de Prestigia Bouknadel ». Un cri du cœur qui prend aujourd’hui une dimension juridique.
« Une usine n’a pas sa place au cœur d’un site résidentiel de prestige. Il en va de la crédibilité de notre urbanisme, de la confiance des MRE et de l’image du Maroc à l’international », ajoute un autre résident désabusé.
Les résidents lancent un appel urgent aux autorités locales et régionales, en particulier au Gouverneur de Salé, pour ordonner l’arrêt des travaux et vérifier la légalité du permis de construire. La question est simple : comment un tel projet a-t-il pu être autorisé à cet emplacement, à quelques mètres de la plage, en plein centre résidentiel?
Il en va de l’avenir du tourisme résidentiel de luxe au Maroc, de la sécurité juridique des investissements immobiliers et du respect du cadre de vie des citoyens. À l’heure où le Royaume accueille de plus en plus de Marocains du monde en cette période estivale, cette affaire est un test de crédibilité. Un verdict juste est attendu.
Par A.B.