Une nouvelle dynamique diplomatique se dessine sur la scène ouest-africaine. Ce mercredi, le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani est attendu à la Maison Blanche pour un entretien avec le président américain Donald Trump, en marge d’un mini-sommet réunissant les États-Unis et cinq chefs d’État d’Afrique de l’Ouest.
Selon le média américain Semafor, cette rencontre pourrait marquer un tournant dans les relations internationales de la Mauritanie, en ouvrant la voie à une possible reprise des relations diplomatiques avec Israël. N’oublions pas que Nouakchott avait rompu ses liens avec Tel-Aviv en 2010, à la suite de la guerre de Gaza.
Toujours selon la même source, un second rendez-vous d’importance pourrait avoir lieu dans la discrétion : un entretien bilatéral entre le président mauritanien et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, également présent aux États-Unis. Bien que non confirmé officiellement, ce tête-à-tête attise les spéculations sur une nouvelle phase de rapprochements israélo-africains.
Ce regain d’activisme diplomatique s’inscrit dans la stratégie de la Maison Blanche, sous l’impulsion de Trump, qui cherche à repositionner les relations américano-africaines autour de l’investissement, des échanges commerciaux et du soutien à la stabilité régionale. Une approche qui contraste avec les paradigmes classiques axés sur l’aide humanitaire.
L’absence de communication officielle de la part de la Maison Blanche comme de l’ambassade mauritanienne ne fait que renforcer l’importance stratégique de ces rencontres, souvent plus significatives dans leurs non-dits que dans leurs communiqués. Le silence diplomatique entourant ce possible rapprochement entre Nouakchott et Tel-Aviv laisse entrevoir des négociations sensibles, menées avec prudence dans un contexte régional toujours instable.
Si la Mauritanie venait à renouer ses relations avec Israël, elle s’inscrirait dans une dynamique régionale plus large, initiée par les accords d’Abraham, qui redéfinissent les équilibres géopolitiques au profit de partenariats pragmatiques fondés sur les intérêts économiques et sécuritaires. Dans cette vision « trumpienne » des relations internationales, le langage de l’idéal cède la place à celui du réalisme diplomatique.
Ce basculement potentiel de Nouakchott pourrait aussi servir de test grandeur nature pour d’autres pays africains encore hésitants. Le message implicite de Washington est clair : l’avenir des relations avec les États-Unis passe de moins en moins par la logique de l’assistanat, et de plus en plus par des engagements stratégiques, au sein d’alliances redessinées.
À l’heure où le Sahel s’enfonce dans l’instabilité, et où les puissances traditionnelles revoient leur influence en Afrique, un rapprochement entre la Mauritanie et Israël sous l’égide américaine serait un signal fort : celui d’un continent en pleine mutation, où les lignes diplomatiques bougent vite, et où chaque geste compte.