Les sommes colossales récoltées par la Marocaine des Jeux et des Sports sur les paris légaux ne vont pas toujours sur les chemins tracés par le législateur à sa création, qui partait d’un bon sentiment de citoyenneté et de grande utilité publique.
À suivre de près les mouvements financiers et les bénéfices tirés des jeux, qui, normalement, sont destinés à encourager la pratique du sport et faire la promotion des événements sportifs toutes disciplines confondues, et non le seul football – il faut le souligner de deux traits –, il est regrettable de constater que cette répartition n’est pas effectuée équitablement, judicieusement et intelligemment, toujours avec rigueur.
Le copinage, le réseautage, le lobbying évident et le conflit d’intérêts ont fini, comme ailleurs dans l’administration marocaine, par avoir raison de la transparence qui sied à un secteur sportif s’adressant aux jeunes en premier, pour finir par semer le doute sur le respect, par la MDJS, de sa mission stratégique et de son noble cahier des charges.
Un seul exemple : le manque d’intérêt de la part de cet organisme pour le sport scolaire, qui constitue le vivier des sportifs de demain et l’épine dorsale de la détection et de l’émergence de futurs champions, alors que les établissements du primaire et du secondaire surtout se voient privés du strict minimum d’infrastructures dédiées au sport et de compétitions, dans l’attente de compétitions encouragées et récompensées comme c’était le cas il y a bien longtemps déjà.
En revanche, l’argent de la MDJS coule à flot sur les médias sans audience, n’ayant aucune rubrique sportive, ou sur d’autres qui voient leurs émissions pauvres en contenus et formats bénéficier d’un encadrement publicitaire aux couleurs de la MDJS, sans étude préalable de l’impact de ces programmes pour la promotion du sport. Ceci, sans parler du soutien scandaleux apporté à des événements sans importance ni impact populaire, justifié par la seule relation personnelle des organisateurs avec la direction de la MDJS, devenue une aubaine et une vache à traire pour tous les organisateurs qui se sont fait une spécialité dans cet art.
Il est grand temps de porter de l’intérêt, par qui de droit, au contrôle des décisions prises par cet établissement dans la répartition de ses revenus et ses méthodes de gestion, qui ne sont pas toujours empreintes de la transparence et de la gouvernance qui s’imposent.
Par Jalil Nouri
Grand bravo pour cette interpellation. Une vache à traire dont nos parlementaires n’osent même pas esquisser un mot. Les dessous de gestion de cette instance sont renversants.