En quête de renouveau après son échec électoral, le Parti de la Justice et du Développement (PJD) amorce un virage stratégique en misant sur les Marocains Résidant à l’Étranger (MRE) pour relancer sa dynamique politique et organisationnelle. Une orientation qui s’est affirmée à l’issue de son 8ᵉ Congrès national, avec un mot d’ordre : renforcer l’ancrage du parti au-delà des frontières.
Le 20 juin dernier, Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD, a présidé une réunion élargie avec les membres du parti issus de la diaspora, après une série de consultations avec les structures du PJD à l’étranger. Les échanges ont mis en lumière la volonté claire des militants MRE de jouer un rôle plus actif dans la reconstruction du parti et de contribuer à ses futures orientations politiques.
Les membres du PJD établis à l’étranger ont également réaffirmé leur attachement au Royaume, saluant l’attention constante que leur accorde le roi Mohammed VI. Ils ont exhorté le gouvernement à concrétiser les Hautes Orientations Royales, en particulier à travers l’adoption de textes fondamentaux sur le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger et la Fondation Mohammed V pour la solidarité.
Dans un communiqué, le parti islamiste a insisté sur la nécessité de moderniser les instances dédiées aux MRE, loin des logiques de quotas, et dans le respect des principes démocratiques. Il appelle aussi à garantir l’effectivité des droits constitutionnels des MRE, notamment le droit de vote et d’éligibilité, afin de leur permettre de participer pleinement à la vie politique du pays.
Le PJD a enfin salué les efforts de la Fondation Mohammed V pour la solidarité, notamment dans le cadre de l’opération Marhaba 2024, soulignant l’importance des dispositifs mis en place pour faciliter l’accueil et le retour des Marocains du monde.
Reste maintenant aux Marocains Résidant à l’Étranger de juger la sincérité de cette ouverture en prenant en compte les récentes déclarations d’Abdelilah Benkirane. Ses prises de position polémiques sur des sujets sensibles tels que les droits des femmes, le mariage ou encore certaines valeurs sociétales modernes ont suscité de vives réactions, y compris au sein de la diaspora. Si le PJD espère raviver son ancrage à l’international, il lui faudra convaincre au-delà des promesses, en adoptant un discours en phase avec les aspirations et la diversité des MRE.