À l’aube de la Coupe du Monde 2030, la métropole de Casablanca, fière d’être l’un des pôles d’accueil de ce méga-événement sportif, fait face à une urgence bien moins glamour mais ô combien essentielle : le manque dramatique de toilettes publiques. Si les stades seront flambant neufs, les supporters risquent, eux, de chercher désespérément un simple sanitaire.
La capitale économique, peuplée de plus de 3 millions d’habitants, compte à peine quelques dizaines de toilettes publiques fonctionnelles. Un chiffre dérisoire à l’échelle d’une ville qui accueillera des dizaines de milliers de visiteurs étrangers, sans parler des flux nationaux.
Le Dr Abderrahim El Khouit, expert marocain en environnement, évalue le besoin de Casablanca à 8.000 unités sanitaires supplémentaires pour être à la hauteur. Or, le plan en cours, porté par Casablanca Baia, prévoit l’installation de seulement 100 toilettes d’ici la fin du chantier, un effort salué mais très insuffisant.
Au-delà du nombre, les normes d’hygiène, d’accessibilité et de traitement des eaux usées posent également problème. Chaque toilette génère 30 litres d’eaux usées par jour. Sans réseau efficace d’assainissement, la situation pourrait vite tourner à la crise sanitaire.
El Khouit appelle à une mobilisation nationale, avec des toilettes mobiles, intelligentes, et écologiquement responsables. Il recommande l’implication du secteur privé à travers des modèles de sponsoring ou de gestion partagée.
Le problème dépasse Casablanca. Marrakech, Fès ou Tétouan font face aux mêmes défis. D’ici 2030, 30.000 toilettes publiques devront être déployées dans tout le pays. Un défi discret, mais crucial pour que le Maroc offre un accueil digne des projecteurs mondiaux.