Des incidents graves survenus ce week-end entre des Marocains et des sympathisants de l’extrême droite font craindre le pire dans un climat de violence intercommunautaire sans précédent, alimenté par la montée des idées fascistes du parti Vox.
À l’origine de cette brusque « chasse aux Marocains » dans la localité de Torre Pacheco, près de Murcie, dans le sud-est de l’Espagne : l’agression d’un septuagénaire espagnol par un ressortissant marocain, membre de la nombreuse communauté travaillant dans le secteur agricole. Sans cette main-d’œuvre étrangère, l’économie locale serait en grande difficulté.
En réaction, des groupuscules espagnols racistes et islamophobes ont pris d’assaut, armés de barres de fer et d’armes blanches, un quartier populaire abritant de nombreux Marocains, pensant y retrouver l’agresseur. Celui-ci, un travailleur clandestin, a finalement été identifié et interpellé par la police.
Mais les forces de l’ordre, débordées face à une situation d’une violence inédite, ont dû faire appel à des renforts venus de Murcie pour contenir les affrontements. Des arrestations ont eu lieu dans les deux camps après plusieurs heures de violents affrontements ayant fait de nombreux blessés, des magasins saccagés et des voitures incendiées.
Des appels à la mobilisation avaient été lancés via WhatsApp par des sympathisants proches du parti Vox, appelant à une expulsion collective des familles marocaines de la région, peu importe leur comportement généralement exemplaire.
Le gouvernement espagnol, alarmé par la tournure des événements, a réagi en envoyant une commission d’enquête et des renforts pour éviter une propagation de la violence à d’autres régions du sud, particulièrement en cette saison estivale où le tourisme marocain alimente fortement l’économie de la Costa del Sol.