La réaction des autorités algériennes a été vive après que les services français aient évacué de Tunisie vers la France la militante et journaliste franco-algérienne Amira Bouraoui, alors qu’elle avait été interdite de quitter le territoire tunisien pour être extradée en Algérie. Dans un communiqué, l’Algérie a accusé le Maroc d’être responsable de cette affaire et d’avoir cherché à détériorer ses relations avec Paris.
Selon l’Algérie, des responsables français de la DGSE, du quai d’Orsay et des conseillers franco-algériens « qui ne cachent pas leur amour et leur vénération pour le makhzen » (le palais royal marocain) seraient impliqués dans cette affaire. L’Algérie voit toujours la menace de l’ennemi extérieur marocain partout, et accuse régulièrement son voisin de chercher à déstabiliser la région.
En signe de protestation, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a rappelé son ambassadeur en France pour consultations, et le patron des services de renseignement algériens a annulé sa rencontre avec son homologue français. La visite d’État prévue en mai prochain en France du président Tebboune est maintenant incertaine.
Cette crise diplomatique intervient dans un contexte de tensions entre l’Algérie et le Maroc, qui se disputent depuis des décennies le contrôle du territoire du Sahara occidental. Les relations entre l’Algérie et la France, ancienne puissance coloniale, sont également souvent tendues, en raison notamment du soutien de la France au Maroc dans le conflit sahraoui.