Une fois de plus, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a choisi la voie des promesses grandiloquentes. Cette fois-ci, c’est la crise de l’eau qui a servi de toile de fond à un discours se voulant rassurant, promettant la construction de cinq à six stations de dessalement pour mettre fin à la soif. Pourtant, ces annonces, répétées à chaque occasion sans suite concrète, n’apaisent plus une population à bout.
Sur le terrain, la réalité contredit les discours présidentiels. Dans plusieurs régions de l’est du pays, comme à Aïn Smara, Bounouara ou encore à Khroub, dans la wilaya de Constantine, les robinets restent désespérément à sec. Les habitants, qui n’en peuvent plus des coupures prolongées, parlent d’un « État absent » incapable de garantir un droit aussi fondamental que l’accès à l’eau potable.
Même tableau dramatique à l’ouest, notamment à Mohammadia, dans la wilaya de Mascara, où les habitants vivent dans la soif depuis près de vingt ans. Là-bas, les promesses de développement local sont devenues synonymes de désillusion chronique. « Hramna min el woudouh ! » (Nous sommes fatigués des promesses), lâche un habitant excédé.
À Tebessa, les citoyens de Chréa n’ont droit qu’à une heure et demie d’eau tous les dix jours, malgré des projets ayant englouti des dizaines de milliards de centimes. Le gouffre entre les budgets annoncés et les résultats tangibles est abyssal.
Mais l’eau n’est que la partie visible d’un malaise plus profond. Criminalité galopante, sentiment d’insécurité, justice inefficace : la lassitude est générale. Face à l’accumulation des échecs et au déni affiché par le pouvoir, de plus en plus d’Algériens dénoncent un président qui « vend des illusions » et ignore le calvaire quotidien de ses concitoyens.
Par Salma Semmar