Dans un rare moment de franchise, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a jeté un pavé dans la mare en déclarant publiquement :
« Nous avons gaspillé des fortunes, des milliards de dollars en faveur du Polisario », lors d’une interview diffusée sur la chaîne publique ENTV.
Des mots lourds de sens qui ont immédiatement enflammé les réseaux sociaux, où une vague d’indignation populaire a éclaté. La déclaration, devenue virale, a provoqué la colère d’innombrables Algériens, qui dénoncent un gaspillage insupportable de l’argent public pour une cause étrangère à leur réalité quotidienne.
Sur X (ex-Twitter), une jeune femme algérienne exprime à haute voix ce que beaucoup pensent tout bas :
« Pour la première fois, un président reconnaît que des milliards ont été engloutis dans cette cause qui ne nous concerne en aucun cas et qui nous ruine financièrement », fustige-t-elle, évoquant les hôpitaux manquants à In Amenas, l’absence d’infrastructures à Tindouf ou encore la nécessité de cliniques mobiles dans le Sud profond.
Ce témoignage poignant n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Les critiques pleuvent contre une politique étrangère jugée déconnectée des priorités internes, dans un pays où de larges franges de la population vivent dans une misère indigne des ressources du sous-sol algérien.
Dans les quartiers populaires d’Alger, de Constantine ou d’Oran, le quotidien est marqué par des pénuries, des hôpitaux surchargés, des logements insalubres et un chômage endémique. Dans le Sud, certaines régions sont abandonnées à leur sort, sans eau potable fiable, sans électricité stable, sans soins de base. Les jeunes, eux, rêvent d’un visa pour fuir un pays qui ne leur promet plus d’avenir.
Et pendant ce temps, des milliards de dollars sont injectés dans le soutien logistique, politique et militaire à un mouvement séparatiste qui ne fait ni partie du territoire algérien, ni du destin immédiat de ses citoyens, dénoncent de nombreux observateurs.
« Tu te sers de ce dossier comme d’un levier d’existence politique », lâche une internaute à l’adresse de Tebboune. « Soutiens-les verbalement si tu veux, mais devenir leur sugar daddy, c’est trop ! »
Le message est clair : la population algérienne veut des réponses, des priorités claires, un engagement total envers ses besoins, pas ceux d’un combat idéologique hérité d’une guerre froide régionale. Dans un pays riche en pétrole et en gaz, le peuple réclame enfin le droit de vivre dignement.
Alors que l’économie algérienne vacille, que la jeunesse s’épuise, que l’inflation gronde et que l’espoir s’effrite, les Algériens veulent que leur pays investisse d’abord… en eux.
Par Salma Semmar